Dès dimanche matin, le général Ghazouani s’était autoproclamé vainqueur de la présidentielle mauritanienne. Ses dires seront confirmés plus tard dans la soirée, par la Commission nationale électorale indépendante (CENI).
La CENI a déclaré vainqueur des élections, Mohamed Ould Ghazouani avec 52,01% des voix sur l’ensemble des bureaux de vote. Le dauphin du Président Abdelaziz est suivi par les opposants Biram Dah Abeid avec 18,58% et de l’ancien Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar avec 17,87% des voix. Les autres candidats n’atteignent pas la barre des 10%. Ces résultats provisoires seront transmis au Conseil constitutionnel pour validation, ceci après examen d’éventuels recours. Quelques 1,5 million d’électeurs ont voté samedi, soit un taux de participation de 62,66%, selon la CENI.
L’opposition s’indigne et appelle à des manifestations
Les résultats proclamés par la Commission nationale électorale ne sont pas du goût de l’opposition. Les opposants contestent avec énergie les résultats et appelle le peuple mauritanien à une manifestation. Les quatre candidats de l’opposition ont tenu une conférence de presse conjointe.
Pour Biram Ould Dah Abeid, «le pouvoir a perdu la bataille électorale».
«Nous allons organiser des manifestations de protestation, c’est notre droit constitutionnel» a déclaré Mohamed Ould Moloud, qui insiste sur leur caractère «pacifique».
Quand à Sidi Mohamed Ould Boubacar, il dénonce «de nombreuses irrégularités, qui selon lui ôtent toute la crédibilité de cette élection. Nous rejetons fermement les résultats de ce scrutin et nous considérons qu’ils n’expriment nullement la volonté du peuple mauritanien».
Les manifestations commenceront, ce lundi après-midi a précisé Hamidou Baba Kane. Les mauritaniens sont appelés à résister dans les limites de la loi à ce énième coup d’État contre la volonté du peuple.
Les candidats de l’opposition iront aujourd’hui à la CENI porter officiellement leur recours, pour rejeter les résultats.
A noter que suite à la déclaration de Ghazouani, des incidents ont éclaté dans plusieurs endroits de la capitale et à Nouadhibou (nord-ouest), la seule province où Biram Abeid est arrivé en tête.
Par M.MB avec Confidentiel Afrique
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