Au terme d’un procès devant un tribunal de Nouakchott pour «menaces» contre un journaliste, le député d’opposition anti-esclavagiste mauritanien Biram Dah Abeid est sorti de prison lundi 31 décembre au soir. Requinqué de son bagout de tribun de la politique, l’un des plus populaires dans l’histoire du pays, il a renoué avec les foules en liesse. Il est la dernière vigie, de ce qui reste de révolutionnaire du champ politique en Mauritanie, confiait un Diplomate étranger à Confidentiel Afrique. En quelque sorte, Biram Dah sautera avec le dernier verrou une fois que le soldat de la « démocratie » partirait en vaudeville.
Dernier soldat de la démocratie
Président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG antiesclavagiste), Biram Dah Abeid assure être en pleine forme et explique son ambition de prendre part au scrutin de 2019. Légitime, soupirent nombreux observateurs de la scène politique et associations des droits de l’homme. Le célèbre opposant mauritanien s’est allié avec le parti Assawab, avec qui il a été élu député lors des législatives de septembre dernier.
«Je me présenterai aux élections présidentielles de mon pays, le gouvernement voulait se débarrasser de moi en m’emprisonnant. J’irai jusqu’au bout » tonne-t-il.
Pour rappel, l’Union européenne, les organisations internationales et le Sénat français ont exercé une forte pression sur le régime de Mohamed Ould Abdelaziz, pour la libération de Biram Dah Abeid. La position intransigeante de Paris et de Bruxelles a été payante. Le soldat Biram Dah Abeid est toujours là.
Par M.MB pour Confidentiel Afrique
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