
Seif al-Islam, âgé de 49 ans, a fait sa réapparition en juin 2017, suite à sa libération, après 6 ans de captivité. Ce fils du défunt guide libyen, Mouammar KHADAFI, que beaucoup de nostalgiques de l’ancien système présentent comme un réformateur et démocrate, a déposé dimanche dernier sa candidature auprès de la Haute Commission électorale de Libye pour les élections présidentielles du 24 décembre prochain. Après s’être fait délivrer sa carte d’électeur du bureau de vote n°21021 dans la ville de Sebha, Seif El Islam rebat les cartes pour prendre les rênes du pays, comme l’avait dirigé son défunt Papa, le Guide de la Révolution libyenne. Avant le printemps libyen de 2011 qui a désintégré le pays. Cette décision de se jeter dans la course dans une Libye plongée dans un chaos une décennie durant, le replace sur le devant de la scène politique libyenne. Mais, sa candidature est diversement appréciée par le noyau dur de l’appareil politique en place, peu favorable à sa candidature. Sorti de l’ombre, après 6 années de captivité, Seif El Islam entend faire jouer ses réseaux restés très actifs dans le monde arabe et africain, ainsi de ses soutiens de tribus, alliées à son défunt Papa, afin de remporter cette élection sur fond de grandes manœuvres. Une grosse épine sous ses pieds, la position de la Cour Pénale Internationale qui le traque depuis sa libération en 2017.
L’autre poids lourd de l’enregistrement des candidatures est le Maréchal Khalifa Haftar. Ce vétéran de l’armée (77ans) est dans la course et compte briguer les suffrages des Libyens le 24 décembre prochain. L’homme fort de l’Est de la Libye qui a failli marcher sur Tripoli a sorti le grand jeu pour bénéficier du soutien massif de la haute hiérarchie militaire libyenne. Seif El Islam et Haftar sont les deux grands favoris de ce scrutin présidentiel libyen, même si plusieurs chancelleries occidentales estiment qu’ils constituent potentiellement des risques d’une fragilisation du processus de paix inclusive.
Par Youssouf COULIBALY (Confidentiel Afrique)
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