Ne pas faire un témoignage sur la défunte Adjaratou Abissata THIAM, affectueusement appelée Yaye Abi, mère du diplomate chevronné, homme politique de premier plan et actuel Président de l’Assemblée nationale, du Sénégal, SEM Moustapha NIASSE, relève d’une trahison « spirituellement correcte ». Car, la défunte maman Abi était la Maman des fidèles amis, proches collaborateurs du Président NIASSE. Nous l’avons connue, fréquentée et aimée. À la dimension de son humanisme, son humilité et sa tendresse. Par l’entremise de son fils, Moustapha NIASSE, nous avions eu ce privilège de fréquenter cette maman au coeur large. Les visiteurs de jour comme de nuit du fromager Keur Madiabel(beaucoup comprendront ce code) au passage, savaient bien les liens inoxydables, si attachants, entre le frère NIASSE et sa maman. Nous étions tous, sans exception, les fils de Mame Abissata THIAM. Témoins aussi de cette grande affinité entre mère et fils. Elle nous a adoptés. Pour la petite anecdote, mon Frère NIASSE m’a surnommé Djibril. Sans comprendre le pourquoi et surtout la portée de ce sobriquet qu’il m’a attribué, dès l’entame de nos relations chaleureuses et fraternelles qui remontent à 1990. Les assidus visiteurs du Président NIASSE connaissent bien mes rapports avec le Frère et principalement avec notre défunte maman. À Keur Madiabel, pendant les séjours de week-end, où NIASSE se plaisait à refaire avec ses visiteurs le monde, avec la densité de ses analyses géopolitiques, autour du maïs grillé, de l’arachide sur la fournaise, la maman Abissata, elle, plongeait dans la lecture du Coran, le Livre Saint, qu’elle avait dans ses mains. Son temps était consacré à la lecture du Coran. Un véritable rituel auquel nous avions l’habitude d’assister et qui pouvait prendre plusieurs heures dans la journée. Nous y avions pris goût. La maman Abi était une Sainte, une pieuse, rigoriste dans la pratique quotidienne. Presque une vigie de la parole de ALLAH (DIEU) dans ce bas monde. Elle aimait partager avec les proches de Moustapha, son degré d’affection et de grand respect vis-à-vis de son fils Moustapha. J’étais le « Chérif » de Moustapha et de la petite équipée qui faisait le tour chez l’enfant de Keur Madiabel. Une semaine sur deux. Je l’étais aussi pour la défunte Abissata. Elle aimait savoir si son fils Tapha s’occupait bien de nous. À la fin de mon séjour à Keur Madiabel, les dimanches comme d’habitude, la maman Abi avec une tendresse inégalée, dans la grandeur de sa spiritualité, me donnait du Hadiya (cadeau). De sa main généreuse, je recevais d’elle un livre coranique et un tissu dans lequel était enfoui des tas d’arachide. Maman Abi demandait très souvent des prières pour son fils Moustapha NIASSE. Je reprends mot à mot son voeu habituel: » Chérif Aidara, Yanal ma Moustapha, Deunk nalako » (qui veut dire : » Cherif Aidara, prie pour Moustapha et je vous le confie ». Le Président NIASSE me le rendait bien. Maman Abi pilotait le gouvernail de la vie de Moustapha. Sous la protection divine. Sa disparition est une grande perte pour la communauté de Keur Madiabel, pour le Sénégal et pour nous. Le Président NIASSE ne sera pas solitaire dans ce deuil. Nous le portons. Avec philosophie et fierté. Keur Madiabel va pleurer la maman Abi, connue pour sa générosité et sa discrétion.
Avec cette disparition, mes pensées vont aussi aux Doyens Madieyna DIOUF, Monsieur Mbow, directeur d’école à Keur Madiabel, Baye Dame Kébé, Pape Tafsir Thiam, Feu Yahya Diallo, le sociologue, Feu Momar Kébé Ndiaye, le Frère Sérigne Mbaye Thiam, au garde du corps attitré d’alors de Moustapha, un certain Coly, et à Feu Tayfour Seck. Nous étions au gré des épreuves de l’époque et du destin, parmi les visiteurs assidus du fromager et de la chambre « spirituelle » de notre chère maman. Qui nous aimait tant. Repose en Paix, Adja Abi.
Par Ismael AIDARA, Directeur Editorial de Confidentiel Afrique
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