
L’écosystème politique congolais se fissure et se lézarde. Après plusieurs jours de suspens qui a retenu en haleine le pays, le candidat Felix Tshisekedi est arrivé en tête selon les résultats provisoires proclamés par l’organe CENI. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, la confusion du climat post-présidentiel est attisée par le cercle proche du banquier et homme d’affaires Moïse Katumbi, celui qui a engagé une sorte de sabordage et de dénigrement après le verdict des résultats provisoires. Moise Katumbi dont la candidature à la présidentielle n’a pas été retenue s’est rangé du côté du candidat Martin Fayulu. Selon des sources parvenues à Confidentiel Afrique, Moise Karumbi n’a pas toujours digéré la défaite de son joker. Ce qui explique son acharnement et cette défiance abusive contre la Cour constitutionnelle. « Il manipule tout le monde et tire les ficelles pour rebeloter » avoue une source autorisée. Depuis la proclamation des résultats provisoires consacrant la victoire de Félix Tshisekedi, Moise Katumbi, puissant prêteur de jet privé à bon nombre de Chefs d’État et de personnalités de marque, a embarqué dans son jeu le Président guinéen Alpha CONDÉ, lequel aurait saisi l’homme fort de Kigali, Paul Kagamé, profitant de son statut de Président de l’Union africaine, en vue d’invalider les résultats. Félix Tshisekedi, fils du dinosaure politique Étienne Tshisekedi est crédité de 7 051 013 voix, soit (38,57%) des suffrages valablement exprimés, selon la Ceni. Beaucoup le présentent comme un homme pas clivant, fédérateur et conciliant. Alors que son rival politique Martin Fayulu qui le suit avec (34,83%) apparaît selon plusieurs sources comme le fusible de Moise Katumbi qui déroule son agenda politique. En embuscade, Moise Katumbi joue les prolongations sur un terrain extérieur. Celui de la diplomatie de l’anti-chambre via ses connections dans les palais africains. Mais depuis deux jours, le feuilleton politique congolais se joue dans les couloirs de l’Union africaine. Au terme d’un conclave de plus de cinq heures, la dizaine de chefs d’Etat issus des organisations sous-régionales de la SADC, de la région des Grands Lacs (CIRGL) a convenu avec l’UA de demander un gel de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 30 décembre 2018. Un nouveau tournant dans la gestion des crises politiques africaines.
Jusqu’ici, l’UA semblait ne vouloir prendre en compte que les résultats émanant de l’organe officiel qui organise les élections en RDC, la Ceni.
Par Boubker BADRI et Pierre René
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