
Rebelote dans les rues de la capitale algérienne et plusieurs villes du pays. Ces derniers jours, quasiment tous les partis d’opposition ont rejoint le mouvement de manifestants. C’est le vendredi de tous les dangers à Alger.
Les jeunes algériens déterminés dénoncent un cinquième mandat de Bouteflika et espèrent réunir encore plus de monde que vendredi dernier. L’objectif est de faire entendre dans toutes les grandes villes du pays, les mêmes slogans appelant à un renouveau en Algérie.
Les manifestants souhaitent le départ d’Abdelaziz Bouteflika et la fin s’un système pour relancer l’économie.
Le mouvement prend de l’ampleur, depuis la semaine dernière. Presque, tous les partisans de l’opposition ont rejoint la contestation populaire. Les étudiants, tout comme les journalistes notamment des médias publics se sont mobilisés cette semaine pour dénoncer la censure et les pressions dont ils font objet.
Bouteflika hors du pays
Hasard ou pas ? En tout cas, au moment où la contestation prend de l’ampleur et que le peuple critique Bouteflika pour son entêtement à la tête du pays, on apprend que ce dernier a quitté Alger pour Genève pour y être soigné.
Ces derniers jours, le régime a tenté de faire passer des messages. Le Premier ministre a annoncé que le Chef de l’État déposerait bien sa candidature dimanche, date limite des dépôts. Le Chef d’état-major a de son côté dénoncé les appels à manifester.
Un mouvement où seul le peuple est leader
Mais d’après les appels qui circulent sur les réseaux sociaux, ces messages n’ont pas découragé les manifestants. «Je pense que le mouvement est appelé à durer, d’autant qu’il n’est pas violent, donc il n’appelle pas de réaction violente de la part du pouvoir», estime la politologue Khadija Mohsen-Finan, enseignante à l’université Paris-I et collaboratrice du journal Orient XXI. «Les manifestations sont partout. J’ai beaucoup de questions et peu de réponses : est-ce que l’exécutif est sûr que l’armée est de son côté, est-ce qu’ils sont sûrs que les forces de l’ordre sont de leur côté ? Les manifestants sont extrêmement nombreux, calmes et leurs revendications sont comprises et le monde entier adhère à leurs revendications».
Pour Fayçal Mettaoui, journaliste pour le site d’information algérien TSA, le succès de la mobilisation a surpris les autorités d’Alger, qui ne s’attendaient pas à une telle ampleur pour un mouvement sans leader identifié.
Le peuple algérien est prêt à braver le pouvoir, pour enfin se libérer de ceux qu’ils qualifient de «dictature». Sur les réseaux sociaux, le ton est donné pour un ‘’vendredi noir ».
Par M.MB avec Confidentiel Afrique
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