BAZOUM MOHAMED
L’INSUBMERSIBLE
Par Ismael AIDARA
L’exercice du pouvoir
Le Président BAZOUM Mohamed (61 ans) est à bord du cockpit. Le prompteur affiche déjà les 200 jours. Il tient bon le gouvernail, après les étuves chaudières de la présidentielle nigérienne décembre 2020- janvier 2021).
Dans une sérénité intelligente et assurance remarquable, la gouvernance BAZOUM prend bien ses marques. Elle rassure bon nombre de Nigériens. Sa posture constante de rassembler tous les fils du NIGER autour de l’essentiel renforce son aura.
Là où beaucoup d’observateurs lui prédisaient un naufrage, ses 200 premiers jours sont assez révélateurs. Transpiration et pragmatisme constituent le binôme indissociable de sa gouvernance. Il s’y emploie avec dextérité. À l’épreuve de l’exercice du pouvoir, on sent progressivement son autorité et sa vision d’aller de l’avant.
L’affaire «sulfureuse Ibou KARADJÉ», pulvérise le landerneau politique du pays. Aux effets détonateurs. Forcément, les comptes devront être soldés. Le Président l’a clamé haut et fort. Il ne protégera personne. La justice fait son job.
Le pays cristallise la géopolitique mondiale. Il est devenu le pivot central de tout le commandement de l’opération militaire Barkhane au Sahel.
Note positive
Au pas de fantassin, BAZOUM Mohamed multiplie les hauts faits d’armes. Sa gouvernance prend du coffre. À
la faveur d’un attelage gouvernemental piloté par le Sherpa Ouhoumoudou Mahamadou, l’ultime point d’honneur non négociable de ce premier quinquennat reste la performance.
Au fil des mois, l’on s’aperçoit de ses qualités exceptionnelles d’Homme d’État, de travailleur acharné. Le tandem BAZOUM-Ouhoumoudou tourne bien. L’un comme l’autre, veille scrupuleusement sur la qualité de production du cahier de charges gouvernemental et s’investit à fond pour «performer». Le Chef de l’État y croit. L’équipée du Sherpa est avertie. «Tous les ministres seront évalués» glisse un officiel.
Entre autres réformes ambitieuses engagées, l’allègement du dispositif protocolaire et sécuritaire lors des déplacements du Président, réduction du train de vie des ministres, cure d’amaigrissement et gestion optimale des régies financières etc..
L’adrénaline en baisse
Comme si le couvercle de la chaudière a volé en éclats, dans laquelle les bulles se dégonflent. Un vent de répit s’installe. Tant soit peu. À l’évidence, l’opposition a rangé l’arsenal de guerre. Flots d’invectives, de passes d’armes à haute voltige, qui constituaient le cocktail explosif sont chassés du ciel nigérien. Les poitrines se dilatent. Le front social s’est pacifié. Presque une accalmie politique s’est emparée de tous les pans de l’écosystème. Aux allures d’un semblant gentleman agreement tacite. Pour combien de temps?
Que des coutures et moutures douloureuses! Le Président BAZOUM Mohamed surfe sur cette paix des braves et demeure convaincu que tout s’arrachera au prix d’un nivellement et d’une réduction drastique de la fracture des clivages sociaux pour un Niger réconcilié avec lui-même. Ali Idrissa, Nouhou Arzika, Moussa Tchangari, ces figures emblé- matiques de la société civile, haranguent et crépitent de moins en moins. Ou presque plus. Un blanc-seing à la cadence d’un délai de grâce qu’ils ont donné au nouvel homme fort de Niamey. Leurs rapports avec le pouvoir sont dans un état de «normalité».
Chantiers titanesques
Le temps presse. Le Président BAZOUM Mohamed le sait bien. Le peuple aussi, veut à tout prix s’affranchir des goulots qui l’étranglent. Les défis à surmonter sont titanesques: éducation, emploi, justice sociale, santé, lutte contre le terrorisme, industrialisation. Les deux grands chantiers prioritaires de la gouvernance de BAZOUM restent l’éducation et l’emploi. Pour toucher le fond du verre, le Président BAZOUM devra bâtir un nouveau type de citoyen-modèle nigérien et recoller les morceaux du tissu social ‘’bizuté’’ par des forces malintentionnées.
L’homme fort de Niamey s’attelle déjà à la concrétisation du barrage hydro-électrique de Kandadji et du pipeline Niger-Bénin. On est dans la pré-ère de l’industrialisation globale du pays. Pari audacieux, mais, possible.
Éditorial Extrait NUMÉRO PARUTION SPÉCIAL NIGER Octobre 2021
Les 200 JOURS de BAZOUM MOHAMED
Dans l’Action et le Pragmatisme
RSS