La cérémonie inaugurale du premier centre de surveillance électronique d’Afrique de l’Ouest permet au Sénégal d’être le deuxième pays du continent africain et le premier en Afrique de l’Ouest à appliquer le bracelet électronique à ses détenus. Le bracelet électronique est une initiative du Président Macky Sall qui date de 2017 et cela dans l’optique de désengorger les prisons. Selon le Ministre de la Justice Ismaëla Madior Fall il y a une surpopulation carcérale, au Sénégal il y a 12500 prisonniers pour 37 établissements qui sont vétustes. « Il me plait aujourd’hui de rendre un vibrant hommage à son Excellence, le Président de la République pour s’être personnellement investi dans la mise en place de ce centre de surveillance électronique, et pour que ses activités puissent démarrer le plus rapidement possible. Le processus d’adoucissement de la sanction pénale dans lequel notre pays s’est engagé a connu un tournant novateur et prometteur avec l’adoption des lois n° 2020-28 et 2020-29 du 07 juillet 2020, qui ont introduit le bracelet électronique dans notre système pénal », tels sont les propos du ministre de la Justice. Le groupe Colombe, une entreprise sénégalaise qui existe depuis 18 ans est le partenaire du gouvernement du Sénégal dans ce projet. Mr Djiby Chimère Gueye a pris la parole au nom du CCDOC et a magnifié la confiance de l’État du Sénégal sur leur entreprise. En effet, 1000 bracelets électroniques sont disponibles pour l’expérimentation et une commande de 1000 autres est en cours.
Qui doit porter le bracelet électronique ?
En ce qui concerne le bracelet électronique c’est le fait pour l’inculpé ou le condamné de le porter en dehors des périodes autorisées, de ne s’absenter de son domicile ou du lieu fixé par la décision judiciaire que dans les conditions et motifs déterminés. Tout fait, il faudra l’accord de la personne concernée. Il sera mis en œuvre par le Procureur de la République, le juge d’instruction, le juge de l’application des peines et les agents de suivi en milieu ouvert. En cas de détérioration du bracelet, le détenu est considéré comme un évadé et encourt une peine d’emprisonnement d’au moins 06 mois. Le bracelet électronique pèse 180 grammes et est conçu avec du Titanic plastique robuste. Evoquant les réformes pénales et pénitentiaires, Monsieur le Ministre Ismaëla Madior Fall dit : «ces importantes réformes pénales et pénitentiaires confortent notre pays dans son statut de ‘’terre de paix et de tolérance’’ où le sens du pardon demeure une vertu essentielle. Mais jusque-là , la mise en œuvre de la plupart des modes d’aménagement des peines reste timide, alors que des mécanismes comme la libération conditionnelle et la réduction des peines ne permettent pas, à eux-seuls, de désengorger considérablement les prisons, encore moins d’atteindre les objectifs liés à l’humanisation de la sanction pénale. Dans ce contexte, le recours au bracelet électronique comme alternative à la détention provisoire et mode d’aménagement des peines s’avère particulièrement intéressant pour réduire les mandats de dépôt et limiter les peines privatives de liberté »
Un projet gigantesque de 250 milliards de FCFA
Pour la modernisation de la justice, le gouvernement du Sénégal a un projet de 250 milliards de FCFA sur une période de 6 ans pour la construction de 79 infrastructures. L’informatisation du casier judiciaire est également prévue. Le Ministre de la Justice a aussi remercié son successeur Me Malick Sall qui a continué le projet, jusqu’à ce qu’il revienne lui succéder à la tête dudit ministère.
Par Maguette Mbengue (Confidentiel Afrique)
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