Ce processus conduit par Smart Africa qui regroupe 24 pays membres, doit harmoniser cet énorme espace pour créer un marché commun africain. Smart Africa, déclare Lacina Koné, son Directeur général, est « un marché numérique unique africain fort de 600 millions de consommateurs, né de la volonté des Africains de prendre en main leur destin comme acteur de la 4ème révolution industrielle, parce que ‘l’Afrique ne peut pas être un copilote de sa révolution numérique.”
Pour cet ancien ingénieur chez Intelsat ayant fait carrière aux Etats-Unis puis conseiller du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara “si les opérateurs Télécoms, ces trente dernières années, ont fait beaucoup de choses pour la digitalisation du continent, cela s’est fait de manière désordonnée, sans harmonisation.” Voilà donc pourquoi Smart Africa réunit plusieurs chefs d’Etat qui veulent accélérer la digitalisation du continent’’ explique l’ivoirien Lacina Koné.
Cette nouvelle donne se traduit concrètement par la suppression du roaming dont des tests pilotes menés en Afrique de l’ouest et dans le corridor Rwanda-Ouganda-Tanzanie-Kenya se sont révélés très probants.
“L’idée, explique le patron de Smart Africa, est d’instaurer une période de gratuité pour ceux qui voyagent d’un pays à l’autre, faire en sorte que les consommations ne soient pas surtaxées au moins pendant quelques jours, ce qui laisse aux consommateurs le temps de s’acheter une puce locale, s’ils comptent rester dans le pays qu’ils visitent.” Ceci aurait l’avantage, selon M. Koné de faire baisser les tarifs pour les consommateurs mais d’augmenter le trafic pour les opérateurs.
Un incubateur dynamique pour les Chefs d’État africains
Les chefs d’état se retrouveront au Smart Africa Board meeting, le Conseil d’administration de l’alliance Smart Africa, pour adopter des décisions sur ces questions et d’autres comme la l’interconnectivité entre les pays suivant le modèle “Open Axis” permettant à plusieurs opérateurs d’exploiter les mêmes équipements et ainsi à faire baisser les tarifs pour les consommateurs, ou à la création d’un Special Purpose Vehicle pour les investissements lourds.
Oussouf DIAGOLA, Grand Reporter (Paris)
RSS