
Le Président sénégalais Macky SALL tape sur la table. Il juge les méthodes de l’opposition surannées et l’action «pas de la même catégorie» de son gouvernement.
Le locataire du palais de Roume, clôturait une rencontre organisée dans un grand hôtel de Dakar par le « Cercle de réflexion républicain » un think-tank proche de son parti politique, l’Alliance pour la République (APR). Après avoir listé les réalisations faites sous son magistère, il a critiqué l’opposition, coupable à ses yeux de se borner à «critiquer et inventer pour discréditer son action ».
Embellie sur le secteur énergétique
Prenant exemple sur le secteur de l’électricité, il a rappelé avoir trouvé à son accession au pouvoir une situation catastrophique, en faisant allusion aux coupures sauvages d’électricité en fin 2011, quelques mois avant l’élection présidentielle qu’il allait remporter devant son ancien mentor, Me Abdoulaye Wade. Une crise énergétique qui avait culminé avec des émeutes dans les grandes villes du pays, alors que le fils de ce dernier, Karim Wade était le tout-puissant ministre de l’Energie, des Transports aériens et de la Coopération internationale
«Sur l’énergie, nous avions trouvé, qu’on le veuille ou non, une situation extrêmement difficile pour l’électricité. Je ne dirai pas du « xouy xamathie » (allers-retours intempestifs de la disponibilité de l’électricité en Wolof, la langue locale )mais bon, en tout cas, c’était difficile », a-t-il ajouté. Jugeant son action depuis sa prise du pouvoir, il a souligné «que de 2012 à maintenant, nous avons fait plus de capacités que le Sénégal, n’en a jamais fait auparavant. Ce, grâce à l’ingéniosité de nos politiques publiques»
Selon Macky Sall, «cela a permis à la Senelec (l’entreprise nationale d’électricité ) d’être aujourd’hui à 1300 Mégawatts, ce qui fait plus d’un Gigawatt ». Le Sénégal n’a jamais connu de Gigawatts, et c’est avec nous que c’est arrivé avant de demander à ses partisans de «se concentrer et ne pas se laisser divertir ».
Décrispation politique
Alors qu’une décrispation a été notée sur le champ politique sénégalais depuis ses retrouvailles avec le Président Wade, suivie dans la foulée d’une grâce accordée, après deux ans de détention, à l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall qui purgeait une peine de cinq ans de prison, le Président Macky Sall a, contre toute attente, durement critiqué l’opposition regroupée autour du Front national de résistance (FNR) qui regroupe l’opposition significative, avec le Pds de Me Wade à sa tête. «Ceux qui parlent doivent parler, c’est leur rôle ; c’est normal qu’ils parlent, qu’ils critiquent, qu’ils inventent, ils veulent discréditer notre action pour que les populations se détournent de nous et qu’ils puissent accéder au pouvoir », a lancé le Chef de l’État, devant une grande foule acquise à sa cause. Jugeant cette situation «normale car c’est ce qu’ils veulent », il a toutefois demandé aux membres de la majorité présidentielle regroupée autour de la coalition «Benno Bokk Yakaar » d’avoir «la détermination de garder ce que nous avons et de travailler pour les populations ».
Le président Macky Sall a lancé le 28 mai 2019 un dialogue national auquel ont répondu une majorité des partis d’opposition à la notable exception du Pds. Ces assises sont dirigées par l’ancien ministre sous le régime socialiste (1960-2000) par Famara Ibrahima Sagna, ancien ministre de l’ancien président Abdou Diouf, considéré comme un homme de consensus par l’ensemble de la classe politique. Toutefois, ce dialogue est dans l’impasse, en dépit du vœu de certaines franges de la société, qui comptent ardemment s’attaquer aux vrais problèmes du pays.
Par Boubker BADRI
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