A l’entame de la rencontre, le Président de la CENA a souhaité la bienvenue à la délégation conduite par Monsieur Moustapha DIEYE, le Président de la CVADA, et composée de MonsieurDaouda NDIAYE, le Secrétaire Général, Me Clarisse Penda BA, la Trésorière générale et Monsieur Abdou Karim DIAKHATE, Membre et président de Commission . Il s’est ensuite félicité de cette nouvelle structure qui vient renforcer le dispositif déjà existant en matière de promotion de la démocratie dans le continent, en mentionnant au passage la qualité de ses textes fondamentaux (les Statuts et la Présentation succincte) qui laissent entrevoir l’expertise et l’expérience qui est derrière leur conception.
Densifier l’expertise stratégique internationale
Il dira qu’il reste maintenant aux initiateurs et la détermination pour concrétiser leur ambition pour le continent. Et c’est dans ce cadre qu’il demandera à la délégation de dire leurs attentes vis-à-vis de la CENA qui ont motivé leur démarche de s’approcher de l’institution qu’il dirige. Suite au Président de la CENA, M. Moustapha DIEYE remerciera d’abord l’autorité d’avoir bien voulu recevoir la délégation de la CVADA, il fera ensuite un bref rappel de la genèse de sa création. A ce propos, il informera qu’elle est née d’une idée personnelle qu’il a en 2011 pour contribuer à la solution d’un différend pré-électoral au Niger, résultant à l’époque de la volonté de la Junte militaire au pouvoir de sélectionner arbitrairement lescandidats qui devaient participer à l’élection présidentielle. L’action menée a commencé par l’initiation d’une note de position, rédigée de manière experte, adressée à l’époque au Secrétaire général des Nations Unies, à l’Union africaine, à la CEDEAO, à l’UEMOA, à plusieurs institutions de coopération bi-et multilatérale et à certaines chancelleries. Cette initiative épistolaire de départ, accompagnée par d’éminentes personnalités et bien accueillie du reste, a été appuyée par une mission diplomatique de terrain, effectuée par des experts detrès haut niveau, qui s’est rendue sur place pour rencontrer les protagonistes du contentieux électoral. Avec l’appui conséquent de la communauté des bailleurs de fonds présents dans le pays et sous la coordination du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’initiative a porté ses fruits et la candidature à cette élection présidentielle a été démocratisée. C’est le franc succès de cette action réalisée de manière experte qui a inspiré ses acteurs clés à créer la CVADA, un cadre institutionnel formel pour légaliser et légitimer leurs interventions du même genre qu’ils comptent poursuivre et amplifier dans le futur. Après l’obtention du récépissé en 2011, suite aux démarches entreprises à cet effet, les fondateurs ont été séduits par l’efficacité de la fédération de forces d’expériences et d’expertises diverses qui a été à la base du succès de la médiation au Niger.
Mise en place d’un éminent Comité Scientifique pluridisciplinaire
Ainsi ils en ont répliqué la forme structurelle pour mettre en place un Comité scientifique, composé d’éminentes personnalités politiques, de la société civile, du secteur privé, d’universitaires et de chercheurs et d’hommes de médias, entre autres personnes ressources, dont le rôle dédié est essentiellement de prodiguer assistance technique et appui-conseil au bureau exécutif de la CVADA dans l’exercice de sa mission. Pour ce qui est des aspects institutionnels et programmatiques de la CVADA, Monsieur Daouda Ndiaye, le Secrétaire général, suite à l’exposé introductif du Président DIEYE et après avoir remercié à son tour le Président de la CENA de l’audience qui leur a été accordée, a clarifié davantage le rôle éminemment important du comité scientifique, dont les profils qui le composent sont sélectionnés minutieusement pour porter valablement l’ambition technique et diplomatique de l’institution. Pour l’action de la CVADA en tant que telle, elle est focalisée sur le domaine de la promotion de la démocratie, de la paix et des droits humains avec comme activités d’opérationnalisation : la médiation qui constitue son principal motif de création, le plaidoyer, les démarches de bons offices en faveur de la gestion pacifique des conflits, les missions d’observation des élections, entre autres. Une diversification par rapport à cet axe central est prévue pour promouvoir des activités en faveur de l’inclusion économique et sociale du plus grand nombre de la population du continent africain et sa Diaspora. Le programme à venir fera également la place à la réflexion, aux études et à la recherche. Ainsi des rencontres de très haut niveau seront organisées avec le concours du comité scientifique et des experts des représentations nationales de la CVADA dans les différents pays d’implantation. D’ailleurs dans ce cadre précis une assistance de la CENA est attendue, vu l’expérience et l’expertise dont dispose l’institution. La désignation d’une personne ressource comme point focal de la CVADA pour la représentation nationale du Sénégal a été approuvée in situ. Au terme de la rencontre, la délégation de la CVADA a également promis de reprendre le contact très prochainement à l’occasion d’une rencontre de très haut niveau déjà programmée et où la CENA pourrait apporter assistance technique et appui-conseil. Le président de la CENA s’est réjoui de la visite de la délégation dont il a salué le bien fondé et la pertinence de la mission. Il a prodigué ses avis et conseils, suggéré des contacts avec des organismes comme le Réseau des commissions électorales de la Cedeao (RESAO) ou l’association africaine des Autorités Electorales (AAAE). Il a également fait part de la disponibilité de la CENA à accompagner et à appuyer les initiatives de la CVADA.
Par Hippolyte GOURMANTIER (Confidentiel Afrique)
RSS