
Si les villes d’Essaouira, Fès, Meknès sont connues, respectivement, pour le Festival des Musiques Gnaoua, le Festival des Musiques sacrées, le SIAM (Salon international de l’agriculture du Maroc), Ourazazate revendique désormais sa place de cité du MEF. C’est en ces termes que Mohamed Ben Aissa, President de l’association Maroc Jeune et Coordinateur du Forum, à l’initiative de cette rencontre qui en est à sa 5ème édition, a introduit son propos à l’ouverture.
Il ne faut pas perdre de vue que cette année, afin de faire bénéficier aux invités les atouts de la région du Draa Tafilalt, les échanges, visites et panels ont été entamés à Zagora, dans la matinée du 26 avril. Dans cette localité du sud-est marocain, Abdelatif El Ansari, président de la Cgem (Confédération générale des entreprises du Maroc) pour la région de Draa Tafilalt, Radouane El Ghazouani, coordinateur Cgem de Zagora, ainsi que d’autres opérateurs économiques locaux, ont exprimé leur satisfaction de participer à la sensibilisation de jeunes à l’´entrepreneuriat.
Le président de la Cgem pour la région n’a pas manqué de souligner que pour cette province et sa région, réputées enclavées, la priorité est au désenclavement. De son avis, il y existe 3 aéroports, mais il reste des efforts à faire pour une zone à gros gisements touristiques (oasis, histoire, culture, montagnes…), agricoles (dattes, notamment la variété Majhoul, plantations nouvelles palmeraies sur 15 000 ha, pastèque…), miniers ( barytine, cobalt, argent, plomb, zinc, cuivre…) et de services. Le patronat local s’est alors engagé à défendre l’entreprise, faciliter les relations entre les secteurs privé et public, singulièrement à travers le CREA (Comité régional pour l’environnement des affaires).
Zagora, plus qu’une oasis
Relativement au potentiel de la province et ses secteurs-clés, les décideurs réunis autour d’une table ont salué l’initiative de Maroc Jeune pour inculquer l’esprit d’entreprise, la culture d’entreprise aux populations. Mmes de la délégation d’Africa Women’s Forum, notamment Naima Korchi, présidente-fondatrice, Marie Laurence Sranon, Consultante internationale, présidente d’Africa Women’s Forum du Bénin et ex-ministre, Maria Helena Correria, présidente d’Africa Women’s Forum Mozambique et maire de Mandlazaki City, ou encore Latifa Benaderrabi, présidente de la cellule de Dakhla ont salué une telle initiative et encouragé le développement de l’entreprenariat féminin. Radouane El Ghazouani soulignera que la visite permettra aux uns et aux autres d’apprécier les atouts de la province de Zagora. Quant à Fatima Chafik, directrice financière de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), en ligne de mire de cette coopération Sud-Sud, voulue et promue par les plus hautes autorités du pays, elle a lancé un appel au patronat local pour soutenir par l’octroi de bourses d’études et de stages les étudiants d’Afrique au sud du Sahara. S’inscrivant dans cette tendance, Emmanuel Victoire Ngapela, Dg de Freecomcept Ma, Oussama ElKarkouri, Dg Mecantilia Agency et Marc-Aurele Doba, Dg Palacom Afrique, tous membres d’African Lab, ont loué un forum qui peut poser les jalons d’un réel développement win-win. Dans cette région avec des paysages époustouflants… A 44 km de Ouarzazate, venant de Zagora, la vue imprenable sur Ait Saoun augure de larges espaces de coopération, à l’image de cette auberge, jumelée à sa ferme, Dar Al Fourssane, et juchée sur un sommet, les projets ne manqueront pas.
Concrétiser les projets
Dans un Palais des Congrès de Ouarzazate, avec une importante population de jeunes et moins jeunes, venus du Maroc, mais aussi de l’étranger, Bénin, Congo, Côte d’Ivoire, Mozambique, RDC, Sénégal… le président de Maroc Jeune a été intarissable pour remercier et saluer l’action des nombreux soutiens et sponsors qui les accompagnent depuis le début. Il n’a pas non plus occulté son équipe de choc, un groupe de jeunes, volontaires à souhait, qui ne lésinent pas pour la réussite du MEF. C’est justement que le président de la Cgem Draa Tafilalt saluera le travail d’une association citoyenne. Remerciant les participants, il a réitéré l’importance d’une rencontre qui promeut la coopération sud-sud. Dans ce sens, Abdellatif El Ansari trouve que le MEF est une réponse concrète à cette stratégie globale, prônée par le roi du Maroc, d’aller sur le reste du continent dans une logique de partenariat gagnant-gagnant.
Le représentant de Bouchaib Erraziki, Dg du Centre régional d’investissement (CRI) de Draa Tafilalt empêché, est revenu sur les potentialités de la région Sud-Est du Maroc, vaste de plus de 121 000 km2 avec une population d’à peine 1,6 millions d’habitants et donc peu habité, la densité y variant entre 4 à 5%. Une région qui a une vocation touristique, détenant 46% de l’espace oasien du Maroc, mais aussi des infrastructures hydroélectriques, logistiques… et donc à vocation agricole (dattes, pommes…).
L’industrie énergétique avec les ER, avec le centrale solaire Noor (580 MW), celles supplémentaires de Middelt, Errachidia et Erfoud, devant porter la production à 1400 voire 1500 MW en 2030, soit 52% de la production marocaine, et le secteur cinématographique sont deux autres secteurs non moins porteurs, a-t-il ajouté. Celui qui s’est adressé à ses pairs du continent, comme « compatriotes » leur a signifié qu’oute ces domaines, l’artisanat et bien d’autres sont à développer et qu’ils peuvent compter sur l’appui, la formation…du CRI.
Africa Women’s Forum, en force
Dans un vibrant plaidoyer Naima Korchi a exprimé ce désir ardent de transmettre le relais aux autres qui n’ont pas la même chance que les leaders. La présidente d’Africa Women’s Forum a promis de réunir les 52 États membres de l’UA à Ouarzazate, sa région qu’elle n’a pas foulé aux pieds depuis 18 ans. Impressionnée par le travail accompli par les jeunes de l’association Maroc Jeune, elle leur demande de se départir de tout pessimisme et d’aller de l’avant, d’être encore plus audacieux, d’avoir l’esprit d’initiative, etc. Dans une région qui a beaucoup de potentiel, Naima Korchi trouve que l’essentiel c’est d’essayer.
Dans le discours du roi Mohammed VI pour une coopération Sud-Sud, AWF s’insère et s’immisce. Après avoir réussi à poser les jalons d’une diplomatie complémentaire avec l’implantation d’antennes AWF en Afrique du Sud, au Bénin, en Gambie, au Ghana, au Mozambique, au Senegal… œuvrant toujours pour valoriser à la fois le leadership de la femme et son apport économique et à la paix- à Dakhla, lors du 1er Forum AWF, les participantes s’appelaient Sœur, Sister, avant la fin- elle lance le message suivant : « Soyez Entrepreneurs, aller au bout de ses rêves, valoriser les petits projets ». Elle n’a pas terminé son propos sans saluer la chance qu’elle a d’être dans un pays où la société civile est soutenue dans ses projets.
Dans sa lancée, Marie Laurence Sranon du Bénin, notera : « Nous sommes venues partager nos expériences… » Soulignant l’émergence du Maroc, l’ex-ministre du gouvernement béninois et non moins présidente d’AWF Bénin, a martelé, faisant allusion à l’appel de l’UA qui fit de l’année 2017, celle pour Investir dans la jeunesse et profiter du dividende démographique : « Ensemble arrêtons la précarité dans laquelle se trouve une bonne partie de la jeunesse africaine… Vous pouvez si vous osez ! …surtout dans une région si belle… ».
Maria Helena Correria, maire de Mandlazaki City, qui lui a succédé à la tribune, a préconisé un monde meilleur ou chacun doit apporter sa pierre. Elle a soutenu être présenté parce que comme ses alter ego, elle croit en la jeunesse et à la femme, dont la place n’est pas exclusivement à la cuisine. Très concrète la présidente d’AWF Mozambique, en quête de partenariats pour développer sa commune, s’est dite disponible pour apprendre, échanger comment y arriver ensemble… Dans son sillage Latifa Benaderrabi de Dakhla magnifiera le rôle de la femme dans le développement économique. La femme qui est le complément de l’homme insistera-t-elle.
Emmanuel Victoire Ngapela, president d’African Lab, a salué, à son tour l’organisation pour les efforts effectués, vu son importance sur. Les jeunes. African Lab est une association qui regroupe une vingtaine de chefs d’entreprises de pays africains qui fait la promotion du continent par les Africains pour les Africains, via l’éducation, la culture et l’entreprenariat. A l’origine des Africa Culture Days, cette association panafricaniste entend symboliser le partage d’expériences.
Les différents panels et ateliers du vendredi 27 et samedi 28 avril, viennent confirmer ce slogan cher aux organisateurs « Africa si on The more focus on The youth » ou « l’Afrique bouge, mettons l’accent sur sa jeunesse ».
Par Boubker Badri, envoyé spécial à Ouarzazate et Youssouf Coulibaly
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