C’est le très sérieux journal financier britannique, Financial Times qui déflore le » mystérieux compte » appelé fonds de l’intégrité dans sa livraison papier et online de ce mardi. Qu’a- t-on fait des 55 millions de dollars logés dans un des comptes de la Banque africaine de développement ? L’affaire agace et fait bruit dans les couloirs de l’institution basée à Abidjan (capitale de la République de Côte d’Ivoire). Son utilisation pose un réel problème pour les guichets financiers qui n’en reviennent pas toujours. Selon des informations exclusives de Confidentiel Afrique, cette grosse nébuleuse autour des fonds d’intégrité prive de sommeil le patron de la BAD, le nigérian Adesina Akinwumi. L’institution est actuellement sous tension, frappée de plein fouet par une polémique née de l’orientation et de l’utilisation de ces ressources, logées dans un compte renommé, » fonds d’intégrité » depuis 2016.
Ce fonds devait financer des programmes de contribution à la prévention, à la détection et à la répression de la corruption sur le continent. Il doit aussi aider les investigations. Mais les ressources de ce fonds n’ont pas été utilisées à l’usage pré-requis, selon une étude du quotidien économique et financier britannique Financial Times.
Sept ans de collecte, un capharnaüm
La BAD après 7 ans n’a pas pu mettre en œuvre les fonds collectés dans le cadre de la lutte anti-corruption, un échec total de l’institution financière, rapporte l’étude.
Le fonds est estimé à 55 millions de dollars et est, issu des différentes sanctions financières imposées à des entreprises jugées corrompues. Elles avaient passé des accords avec la banque soutiennent des sources crédibles. La BAD confirme et reconnait d’ailleurs ces faits. Ce fonds, qui se voulait être un modèle pour d’autres initiatives du même genre, n’a jamais été débloqué en sept ans. Une grosse patate chaude dans les mains du Président de la Banque africaine de développement qui est seulement à deux ans de son départ à la tête de l’institution.
Les raisons de ce blocage selon la BAD résident sur les risques de conflits d’intérêts, de transparence et de mise en œuvre, lors du processus d’exécution. Et pour permettre à ce fonds d’entrer en service, il doit à présent être géré par une institution extérieure déclare l’institution financière.
Cette affirmation est source de polémique avec des divergences notées ça et là. Des questions sont soulevées impliquant l’efficacité de la BAD, d’autant plus que l’institution reçoit auprès des guichets financiers internationaux d’importants financiers à hauteur de plusieurs milliards de dollars de la part des pays occidentaux, destinés aux projets de développement en Afrique.
Par Safiatou COLY, Maguette MBENGUE (Confidentiel Afrique)
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