
Walter Samuel Nkanu Onnoghen, le plus haut magistrat du Nigéria devait comparaître dans la capitale fédérale devant une juridiction d’exception composée de trois juges.
Il est accusé de ne pas avoir déclaré plusieurs comptes bancaires en dollars, euros et livres sterling, alors que la loi nigériane oblige tous les responsables officiels à déclarer leurs avoirs et interdit de détenir des comptes en devises.
Le haut magistrat était représenté par plus de 80 avocats devant le Tribunal du code de conduite, créé spécialement pour juger les questions éthiques, comme les non-déclarations ou fausses déclarations d’avoirs.
Le principal avocat de la défense, Wole Olanipekun, a justifié l’absence de l’inculpé par le fait que sa convocation judiciaire ne lui avait pas été dûment notifiée – c’est-à-dire remise personnellement, comme le requiert la loi dans les affaires pénales.
Il a également précisé que la cohorte de juristes allait contester la compétence du Tribunal du code de conduite à juger cette affaire.
Le président du tribunal, Umar Danladi, a donné droit à la requête de la défense en ordonnant que la convocation de son client lui soit dûment notifiée avant d’ajourner le procès au 22 janvier.
Le juge Onnoghen, nommé à la Cour suprême en 2005, en est devenu le président par intérim en novembre 2016. Mais sa nomination n’a été confirmée par le Parlement qu’en mars 2017, faisant dire à plusieurs observateurs que le chef de l’Etat, Muhammad Buhari, était contre sa candidature.
Des nominations politisées
Le magistrat a dénoncé à plusieurs reprises la “politisation” des nominations dans le système judiciaire nigérian depuis l‘élection de M. Buhari à la présidence en 2015.
Le 16 février prochain, les Nigérians éliront le président de la république et leurs parlementaires.
M. Buhari, candidat à un second mandat, est régulièrement accusé de mener une lutte anti-corruption qui tourne à la chasse aux sorcières contre ses opposants politiques.
Son principal adversaire à la présidentielle est l’ancien vice-président Atiku Abubakar, du Parti démocratique du peuple (PDP).
Par OKD avec Confidentiel Afrique
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