Selon la banque mondiale, la réduction des dépenses de développement à un moment où le secteur privé a également du mal à accéder au crédit pourrait laisser l’économie tourner à un niveau sous-optimal.
Peter Chacha, économiste principal de la Banque mondiale, a déclaré que l’assainissement budgétaire peut sembler bon à première vue, mais qu’en contractant les dépenses de développement, on finira par ralentir les moteurs de la croissance. Les dépenses de développement sont essentielles à la construction d’infrastructures telles que les routes et les réseaux d’égouts et à la mise entre les mains du secteur privé de l’argent grâce à la demande de matières premières, ce qui crée finalement de nouveaux emplois.
Les cimentiers, les sidérurgistes, les entrepreneurs et les milliers de travailleurs qui travaillent dans des projets d’infrastructure bénéficient tous des dépenses publiques et sont susceptibles de subir le contrecoup du ralentissement économique.
Les craintes de la Banque mondiale.
L’inquiétude de la Banque mondiale survient à peine un mois après que le gouvernement ait soustrait 34,33 milliards de shillings du budget de développement. Selon le rapport de la Banque mondiale, les dépenses de développement ont diminué de 20,1 % au cours de l’exercice 2017/2018. En pourcentage du PIB, il est passé de 8 % au cours de l’exercice 2016/17 à 5,5 % au cours du dernier exercice.
Il cite l’achèvement de la première phase du chemin de fer à écartement normal, les retards dans le déblocage des fonds de développement et la faible absorption du budget de développement comme étant les moyens les plus étranges par lesquels le gouvernement a atteint son objectif de consolidation fiscale.
Selon Allen Dennis économiste principal à la Banque mondiale, le Kenya semble être plus obsédé par le point final que par la qualité du processus. Il a aussi déclaré qu’il est bon de parvenir à la consolidation dans une perspective globale, mais cela dépend aussi de la manière dont on y est parvenu.
Malgré ce ralentissement, les dépenses récurrentes représentent toujours plus de 94 % du total des recettes fiscales, un scénario qui, selon la banque, laisse peu de marge de manœuvre pour l’utilisation des ressources intérieures pour financer le développement. Toutefois, il estime que le Kenya a du mal à réduire les dépenses renouvelables.
« La difficulté de contenir les dépenses récurrentes s’explique en partie par des rigidités structurelles dues à l’augmentation du service de la dette (environ 24 % des recettes fiscales) et à la contribution encore élevée des traitements et salaires (40 à 50 % des recettes) « , explique la Banque mondiale.
Par AF avec Confidentiel Afrique
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