En organisant cette rencontre stratégique de haut niveau au siège de la Banque mondiale, à Paris, les autorités de l’Union des Comores, affichaient dès le départ de grandes ambitions puisqu’elles souhaitaient lever quelque 4,2 milliards d’euros dans le cadre du Plan Comores Emergent (PCE) dont l’objectif principal est de propulser le pays vers l’émergence d’ici 2030.
Après deux jours d’intenses travaux, les partenaires de Moroni ont promis donc de décaisser plus que le montant prévu.
Le PCE s’articule autour de projets phares qui privilégient le Partenariat Public-Privé PPP), des projets structurants et des projets sectoriels à fort impact pour le développement économique et social du pays.
‘’ Ce plan stratégique est le fruit de réflexions, d’analyses et d’échanges avec les Comoriens. Sont détaillés dans ce plan stratégique, les projets d’envergure qui sont les moteurs de la transformation structurelle de notre économie qu’exige la voie de l’émergence’’, a dit le Président Assoumani.
Le pays a été fortement appuyé par ses partenaires traditionnels comme le Programme des Nations Unies pour le développement, (Pnud) qui en est le partenaire stratégique, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le gouvernement français.
La France parraine la table ronde
Paris, parrain de l’évènement, s’est d’ailleurs engagé à appuyer la mise en œuvre du Plan Comores Emergent (PCE) avec un montant de 170 millions d’euros.
Il s’agit à terme de réduire fortement la pauvreté en développant des secteurs clés comme le tourisme local qui regorge d’énormes potentialités, les services financiers, l’agriculture, l’industrie, l’éducation, les transports maritimes et aéroportuaires ou encore l’énergie.
Les défis sont à l’évidence gigantesques. Car, à l’exception de quelques denrées alimentaires, le pays importe la plupart des biens de consommation indispensables à la vie de la population.
Booster les investissements
Avec un rythme de croissance annuelle du PIB de 2,8 %, la mobilisation des fonds devrait donner un nouveau coup de fouet à l’économie qui souffre de la faiblesse des investissements publics et privés.
Pour stimuler ces investissements, les autorités n’ont d’ailleurs pas attendu cet évènement, puisqu’elles ont déjà mis en place une Agence Nationale pour la Promotion des Investissements ((ANPI).
Une des missions principales assignées à cet organe est la promotion du pays comme destination d’investissement attrayante.
‘’Nous voulons que la perception du monde extérieur a vis à vis des Comores change. Nous voulons nous débarrasser de ce cliché de pays instable qui s’enfonce tout le temps dans les problèmes’, a dit à Confidentiel Afrique Said Abdou Salim, directeur de cabinet du Ministre de l’Economie, des Investissements et de l’Energie.
Mais, en plus, de bailleurs de fonds et le secteur privé, les autorités de Moroni souhaitent davantage l’implication de la diaspora.
Rien qu’en France, celle-ci compte près de 300.000 ressortissants et sa contribution représenterait chaque année un peu plus de 20 % du PIB.
Réélu en mars 2019, le président Azali Asoumani, veut donc impliquer tous les acteurs dans le développement économique et social du pays.
Sa vision : inscrire d’ici 2030 son pays dans la trajectoire de l’émergence avec comme objectifs une croissance annuelle de 8%, de réussir le plein emploi et d’assurer un indice développement humain élevé à ses compatriotes.
Le plus dur reste maintenant à faire, car, il faudra traduire en termes concrets toutes les promesses d’engagements faites dans la capitale parisienne.
‘’Le Chef de l’État a annoncé lui-même sa décision de mettre en place un Conseil présidentiel qu’il va diriger. C’est un mécanisme de concrétisation des annonces faites’’, rassure le ministre de l’économie M. Houmed M’Saidie à Confidentiel Afrique.
De nos envoyés spéciaux Mamadou Moussa BA et Jean Noël WOUMO à Paris
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