Une réunion à huis clos des chefs d’État du G5 Sahel, se tient ce lundi à Pau( à l’Ouest de la France) en la présence du Président français Emmanuel MACRON. Ce sommet appelé d’après les termes de l’Élysée, sommet de clarification de la position des pays de la région par rapport à la présence des troupes françaises et de redéfinition du cadre de l’intervention de la force militaire Barkhane. Paris fait face à une contestation populaire des citoyens des pays où la force Barkhane est présente sur le terrain dans la lutte antiterroriste. Le Sommet de Pau intervient dans un contexte de surchauffe au Mali et au Burkina, deux pays dont les gouvernements devront affirmer clairement leurs positions vis-à-vis de la présence militaire française. La société civile et des mouvements citoyens spontanés à Bamako et à Ouagadougou de plus en plus font monter l’adrénaline contre la France, accusée de complicité avec les troupes djihadistes, afin d’installer le chaos dans la région du Sahel. Paris s’indigne de cette perception des choses et entend clarifier le débat cet après midi à Pau, où les Chefs d’État Issoufou Mahamadou, Ould Ghazouani, Ibrahim Boubacar KEÏTA, Marc Kaboré, Idriss DEBY prennent part aux côtés de leur homologue français Emmanuel MACRON.
Lever les ambiguïtés et changement de stratégie
Une déclaration commune doit être lue au terme de ce raout, placé sous haute surveillance sécuritaire, dans laquelle les États du G5 Sahel préciseront leur décision d’accepter sur leur sol la force Barkhane en levant les ambiguïtés. Paris attend surtout de ces Chefs d’État d’annoncer clairement que la France intervenait à leur demande. La réunion à huis clos des chefs d’État du G5 Sahel sera aussi l’occasion de redéfinir le cadre de l’intervention «Barkhane» avec en appoint une zone d’intervention de la force française davantage resserrée. Barkhane qui est constituée de 4500 hommes devra changer de stratégie pour plus d’efficacité sur les théâtres des opérations. L’étau doit plus se resserrer sur la ligne du Liptako, une vaste région qui s’étend jusqu’aux frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso, bastion de l’État islamique, et le Gourmo.
Par Ismael AÏDARA, Envoyé spécial
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