Amadou Gon COULIBALY tient la République haut la main. Il vient de s’offrir la tête de Hamed BAKAYOKO en l’éloignant de son territoire de prédilection. Le Sherpa prend ainsi le contrôle de la sécurité et de l’administration territoriale.
Déjà en janvier 2017, lors de la formation du gouvernement 1 de GON, de persistantes rumeurs faisaient état du départ de Hamed Bakayoko du ministère de la sécurité et de l’intérieur. Des sources bien informées avaient soufflé à Confidentiel Afrique, que son départ de ce poste stratégique avait été placé sous le coude à plusieurs reprises par Mme Dominique OUATTARA, la Première Dame de Côte d’Ivoire, celle que beaucoup d’Ivoiriens présentent comme la Marquise Protectrice du ministre Hamed Bakayoko. D’autres gros pontes proches du palais avaient même murmuré dans l’oreille du Président Alassane OUATTARA, l’idée de réduire l’épaisseur du portefeuille ministériel confié à Ham Bak, en le scindant en deux. Là aussi, sur ce sujet, Dominique OUATTARA s’y est opposée.
Toutefois, Hamed réussit in extremis à converser son poste grâce à une intervention salvatrice de la marraine, Dominique Ouattara. Une source qui s’est confiée à Confidentiel Afrique est formelle: << Elle a investi pieds et mains pour lui tirer d’affaire>>. Mais, rudement touché par cette épreuve, Hamed Bakayoko, s’enferma dans sa coquille. D’où le profil bas, constaté pendant plusieurs mois.
Photo: Hamed Bakayoko quitte son fauteuil de puissant ministre de la Sécurité Publique et s’éloigne de l’antre Beauveau d’Abidjan
De son côté, mu par une grande obsession pour les échéances électorales de 2020, qu’il ne compte pas laisser filer du bout des doigts, le Premier ministre Gon Coulibaly n’a guère renoncé à sa volonté de contrôler ce portefeuille hautement stratégique. Car qui en détient les clés, contrôle les services de renseignement. C’est tout l’enjeu de cette bataille sous-marine implacable.
En arrivant au finish à détrôner l’immense Ham Bak de sa forteresse, Amadou Gon, marque incontestablement un grand coup. La première dame n’a pu cette fois ci faire sauver des griffes son fidèle et historique allié.
D’ailleurs des informations parvenues à Confidentiel Afrique ce mercredi renseignent que c’est après le coup, que Mme Dominique OUATTARA a été informée du départ de Ham Bak.
Hamed quittera sans nul doute ses bureaux le coeur gros, la coupe peine. Car même s’il conserve son titre de ministre d’Etat, en arrivant à la Défense, sa puissance de feu et l’ascendance qu’il avait sur son univers immédiat et lointain, perdent de leur splendeur. Au ministère de la Défense, Hamed n’aura quasiment aucun pouvoir de décision.
A priori, le Conseil National de Sécurité (CNS) et/ou la Présidence de la République sont les seuls secteurs de souveraineté habilités à traiter les questions de défense du territoire. Du coup, GON le met hors jeu et trace vraisemblablement son sillon pour être en roue libre au côté du Président OUATTARA.
Par Ismael AIDARA, Directeur Editorial
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