De passage dans les locaux de Confidentiel Afrique, la frêle et très stylée Maka Hadjer Mahmoud ne manque pas de punch. Tchadienne, elle raconte à l’équipe de Confidentiel Afrique avoir déposé ses baluchons à Dakar en Octobre 2012 en tant qu’étudiante. Après une licence en Droit privé, la jeune demoiselle empoche un Master en Droit fiscal à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Durant son cursus universitaire dans la capitale sénégalaise, Maka Hadjer Mahmoud met le pied sur l’étrier via des stages notamment à la Caisse de sécurité sociale du Sénégal. En juin 2016, dans l’attente de l’ouverture de la session en Master qui devait commencer en Janvier, elle est rattrapée par sa passion : la mode, qui occupe son temps favori. Un virus qui prend le dessus sur son statut d’étudiante tchadienne en terre sénégalaise.
Un capital de 20 000 Fcfa
Maka Hadjer Mahmoud démarre son activité de petite commerçante d’habillement en ligne. Rubis sur ongle, elle lâche 20.000 FCFA en guise de capital. Peu importe la somme, elle veut s’occuper. Contre vents et marées.
«Alors j’ai vendu une robe en pagne wax made in Sénégal à une copine tchadienne, cette dernière l’a montrée à ses amies au pays. Et c’est de là que tout est parti», narre t-elle. A partir de cette expérience et avec les maigres revenus dont elle dispose, lui est venue l’idée de faire de la vente en ligne. Très présente sur les réseaux sociaux, la tchadienne Maka Hadjer Mahmoud lance ‘’Preetty CHIC’’ sur Facebook et ‘’Mlle Boutique’’ sur Instagram.
Son credo: vendre de la qualité au prix low-cost pour fidéliser sa clientèle.
De là commence un circuit import-export entre le Sénégal et le Tchad. «Les tchadiennes aiment les voiles Mauritaniens, les pagnes, les colliers et accessoires. Je les commande à partir du Sénégal et les expédie à N’Djaména.
Mais son petit business caracole. Avec la vente de la ‘’poudre de chebé’´, un produit très célèbre au Tchad pour les cheveux qu’elle fait venir du pays pour l’écouler dans le marché sénégalais, Maka Hadjer devient l’anti souffre chevelure des consommatrices sénégalaises. ‘´ Le produit Chebé est très prisé par les sénégalaises», explique Maka Hadjer. Son commerce ne s’arrête pas qu’en Afrique, car, notre pépite exporte aussi des produits en France avec l’aide des GP (ces frets informels express destinés aux africains vivant en Occident).
Le monde de la mode ne l’empêche pas de rester concentré sur ses objectifs. Au courant de l’année 2018, notre pépite tchadienne a fait des incursions dans des entreprises. De Janvier à Juillet 2018, elle officiera comme stagiaire dans une agence immobilière à Dakar. La Banque mondiale basée à N’Djaména l’a aussi accueillie dans un programme dénommé ‘’PRAPS’’ financé par la dite institution financière.
Maka Hadjer Mahmoud à la différence de beaucoup d’étudiantes africaines au Sénégal, lesquelles, après leurs études préfèrent rentrer au bercail, elle a choisi de rester dans son pays adoptif, le Sénégal, qu’elle aime tant. Pourquoi un tel choix ?
«Je trouve une opportunité dans les deux pays, c’est-à-dire des deux côtés, il y a un impact économique et je me sens à l’aise», rassure t-elle, dans la fournaise des questions des journalistes de Confidentiel Afrique.
Une jeune femme entreprenante qui mijote de futures initiatives alléchantes. Maka Hadjer Mahmoud se révèle petit à petit comme une nouvelle pépite de l’habillement en ligne et du commerce des produits chebé. Un créneau porteur pour la jeune tchadienne tombée amoureuse du Sénégal.
Par la Rédaction de Confidentiel Afrique
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