Ça bizutait au tour de la table du dîner entre les deux députés français de la majorité et le chef de service national de renseignements et de sécurité soudanais, Salah Gosh le 10 octobre dernier. Salah Goth a dirigé ce service durant une décennie et ce n’est qu’en 2009 qu’il a rendu le tablier. Il est ainsi accusé d’être responsable du nettoyage ethnique au Darfour par l’ONG Rights Watch. Une rencontre qui pose la question des liens entre Paris et Khartoum. Des relations qui ne dateraient pas d’hier.
Les deux députés de la majorité essaient de se justifier depuis deux jours. Ils ne savaient pas qu’ils dinaient avec Salah Gosh et d’ailleurs ils ne connaissaient ni cet homme ni son parcours. L’une des vices présidentes de l’assemblée, la députée Carole Bureau qui a participé à cette rencontre explique: » si j’avais su que c’était ce personnage, je n’y serai pas aller bien entendu ».
Un argument pas solide au yeux de Clément Boursin, responsable des programmes Afrique de l’Acad, une ONG chrétienne engagée dans la lutte contre la torture : » À eux de faire leur travail et de bien vérifier qui ils rencontrent. Cette personne est un criminel notoire. En tant que chef du NISS, il a une responsabilité hiérarchique directe dans de nombreuses violations graves des droits de l’homme qui sont commises par son service au Soudan. C’était notamment le cas au Darfour. »
Un homme de réseaux
Hormis le dîner avec les deux députés, Salah Gosh aurait aussi participé à des rencontres avec des membres des services intérieurs et extérieurs français, des échanges avec la DGSE et la DGSI, confirme Rachid Saïd, journaliste soudanais à Paris : » Il y a beaucoup de questions politiques qui ont été discutées et notamment les questions qui concernent la situation régionale, les relations entre le Soudan et la Centrafrique et beaucoup d’autres questions comme la Libye et même une question de la politique intérieure soudanaise, ont été sujet de discussion ».
La France n’a jusque là pas commenté ces informations. Ces relations sulfureuses ne dateraient pas d’hier d’après Rachid Saïd. Selon lui, les services français et soudanais travailleraient main dans la main depuis la fin des années 1980 et le coup d’État d’Omar el-Béchir
OKD avec Confidentiel Afrique
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