C’est un véritable dialogue de sourd entre l’union européenne et le pouvoir de Bamako.
Les pays partenaires de l’opération anti-djihadiste au Sahel (Italie, Estonie, République tchèque, Roumanie, Suède, Danemark, Belgique, Portugal, etc.), bandent les muscles et ont averti le régime en place au Mali de ne pas créer l’escalade avec l’arrivée des mercenaires russes. Ces puissances condamnant avec fermeté le déploiement de cette société militaire privée proche que l’on dit proche du Kremlin.
Des sources sécuritaires ont noté au niveau de l’aéroport Sénou de Bamako des rotations aériennes transportant à leurs bords des équipements militaires russes destinées à des opérations d’intervention dans le Nord et centre du Mali et probablement à la construction d’un camp militaire pour la société Wagner. Les renseignements militaires français avaient alerté l’Élysée sur cet acheminement expéditif des équipements militaires russes sur le sol malien. Selon plusieurs sources diplomatiques autorisées, cette coopération subite entre le régime de Bamako et la société russe privée Wagner est à l’origine du report de la visite officielle à Bamako du Président français Emmanuel MACRON. Coïncide troublante pour les puissances partenaires de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme au Mali et dans la région du Sahel, la présence suspecte dans le nord malien de sociétés russes pétrolières qui seraient en pleine prospection de sites miniers et gaziers. Pour l’instant, Bamako a démenti cette information et dit que c’est du ‘’pur fantasme’’. Du côté du Kremlin, les autorités n’ont accordé aucune importance aux propos de certains ministres des affaires étrangères des pays de l’Union européenne.
Par Hippolyte GOURMANTIER (Confidentiel Afrique)
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