
Kenya Power ne veut plus signer de contrats d’achat d’électricité jusqu’à nouvel ordre. Ce qui ressort de la décision de l’entreprise publique kenyane prise par le conseil d’administration. Kenya Power, le principal distributeur de l’énergie électrique du pays, a annoncé qu’un examen sectoriel sera fait afin de déterminer la demande énergétique supplémentaire du pays. Cité par la presse locale, Mahboub Maalim Mohamed, président de la société publique justifie cette décision par des problèmes financiers et une capacité excédentaire auxquelles fait face la société. «Il y a actuellement une capacité excédentaire de production d’électricité au Kenya», a révélé le top management.
En effet, avec diverses sources (hydroélectricité, énergie géothermique et énergie thermique), la capacité énergétique du Kenya n’a pas cessé d’augmenter. C’est le cas dans le segment hydraulique dont la capacité est passée de 7,5 à 826,2MW en 2017, grâce aux nouvelles centrales de GenroTeremiFalls, de Gura et de la Canée. Quant à la capacité thermique, elle a augmenté de 5,3 MW pour atteindre 806,9MW, tandis que la capacité solaire a augmenté de 0,1MW pour atteindre 0,7 MW en 2017.
Une hausse en capacité énergétique qui bloque l’accord
La capacité énergétique globale a augmenté passant de 2327MW en 2016 à 2339,9MW en 2017, selon les données du gouvernement. Avec une demande de pointe estimée à 1802 MW, le Kenya reste confronté à une situation excédentaire avec des coûts supplémentaires.
« A l’heure actuelle, Kenya Power est obligée de payer pour cette offre excédentaire qui affecte ses finances. Par conséquent, le conseil d’administration de Kenya Power envisage à l’avenir des accords d’achat de puissance basés sur la demande », a fortement insisté Maalim Mohamed.
Une nouvelle désagréable pour les investisseurs
La décision de Kenya Power risque de passer très mal auprès des investisseurs du secteur énergétique. Cette suspension de la signature de nouveaux contrats gèle du coup des mégaprojets ayant nécessité des investissements de plusieurs milliards. Certains analystes espèrent que la société trouvera un moyen de rassurer ses investisseurs sur leurs projets déjà en cours. Cité par la presse, Deepak Dave, expert en gestion des risques chez Riverside Capital, a estimé que cette décision est «une étape positive importante» et qu’il reste cependant «encore du travail à faire »
Par OKD avec Confidentiel Afrique
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