S’achemine t-on vers la plus grosse mascarade de la BOAD dans le dossier de privatisation de l’hôtel Gaweye du Niger, l’établissement historique du pays ?. Selon des informations exclusives en possession de Confidentiel Afrique, la BOAD, principal bailleur des financements pour les études d’audit et les paiements liés au Plan social des travailleurs de l’hôtel Gaweye Niamey, dicte sa loi. Dans ce dossier stratégique de recherche de repreneur de l’établissement hôtelier, la BOAD surfe sur la symphonie : Qui paie est Roi. Selon des informations de Confidentiel Afrique, les dépouillements ont commencé. Avec comme chef d’orchestre, la BOAD qui s’est arrangée à centraliser les offres à Lomé, siège de l’institution de financement. Elle a mis en place un Comité de dépouillement des offres.
La Présidence et la Primature en round d’observation
Des informations crédibles parvenues à Confidentiel Afrique, renseignent que le Ministre nigérien du Tourisme qui a hérité de cette patate chaude demeure prudent. Il s’est abrité intelligemment derrière le Premier ministre Brigi Rafni, en lui faisant présider les Séances du Comité Ministériel orientation et validation. L’on se rappelle que l’ancienne Ministre du Tourisme avait tout centralisé à son niveau. Ce qui donnait un air trop pesant au dossier de Gaweye Hôtel. Les cartes ont changé de mains. Avec un Premier ministre prudent, serein et regardant, commente une source officielle. De l’autre côté, plus précisément au Ministère du tourisme, des sources informent que les DG tourisme -Hôtellerie n’ont pas de marge de manœuvre dans ce dossier piloté depuis la BOAD à Lomé.
En quelque sorte, les services du département de tutelle sont déconnectés du dossier, seul le ministre est aux manettes et tente de sauver les meubles. A l’apparence. Tout se décide à Lomé. Ahurissant.
La bamboula de la BOAD: 450 millions de Fcfa filés à Mazars Sénégal, 150 millions Fcfa en guise de fromage aux experts de la BOAD
La BOAD joue sa musique et la fait danser à son rythme et à satiété selon sa volonté et contre toute attente. Ce qui explique la prudence du nouveau ministre un peu désarçonné suite à une visite impromptue déguisée en mission à Lomé ( siège de la BOAD). Que mijotent la BOAD et le nouveau ministre nigérien du Tourisme qui a hérité de cette patate chaude ?. Selon des informations parvenues à Confidentiel Afrique, au lendemain de la visite du ministre, les choses se sont accélérées à la vitesse supérieure. Beaucoup d’observateurs contactés par nos soins, estiment que le ministre est réputé pour sa prudence et son sérieux. L’option « quitus par lui délivré » a failli passer comme lettre à la poste. Les autorités de l’hôtel Gaweye ont dû batailler ferme en dénonçant cette option.
En voulant imposer sa loi, la BOAD avec son option « offres initiales et offres finales », persite et signe pour valider la plus grosse mascarade en faveur de leur client-partennaire en embuscade. De quel partenaire stratégique s’agit-il ? Confidentiel Afrique y reviendra en détails. Mais ce qui agace dans ce projet de privatisation de Gaweye, c’est bien cette boulimie de la BOAD d’avaler le gros morceau. Elle manœuvre, tire les ficelles et s’auto-sucre sur l’affaire Gaweye. Des informations crédibles en notre possession confirment que la BOAD a filé le gros fromage au cabinet Mazars Sénégal ( information révélée à l’époque par Confidentiel Afrique) pour la bagatelle de 450 millions de FCFA.
La BOAD elle -même, s’est taillée la part belle en se faisant rémunérer (plus de 150 millions Fcfa pour ses prestations et autres frais des experts commis de la maison intervenant dans la « gestion » et suivi du dossier de la dite privatisation).
Plus de 450 millions Fcfa au Cabinet Mazars-Sénégal pour ses prestations: l’état des lieux, l’audit et le business plan. La nature de la proximité entre le cabinet Mazars Sénégal et la BOAD suscite beaucoup d’interrogations.
Le repreneur de Gaweye sera identifié le 15 Août 2017
Vers le 13 ou 15 août 2017, le repreneur stratégique devrait être identifié et proposé au gouvernement nigérien par la BOAD qui devrait associer 2 représentants du Niger ( Ministère et/ou Comité de pilotage pour le dépouillement). Officiellement, il a été demandé à la BOAD de proposer au moins 2 voire 3 dossiers de repreneurs. Dans cette grosse nébuleuse, le Palais de NIamey n’a pas dit son dernier mot et devra arbitrer sur le profil du repreneur pour des principes de souveraineté et de stratégie de sauvegarde d’un patrimoine historique national. La BOAD qui est à la fois prêteur et gestionnaire, dans sa posture de dicter sa loi à tout prix risquerait fort bien de marcher sur des œufs. L’affaire est trop sérieuse et la saga fabuleuse de l’hôtel Gaweye ne devra pas s’arrêter avec cette forfaiture, soutiennent des membres influents des forces syndicales nigériennes.
Par Pierre René et Ismael AIDARA
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