C’est le printemps des scandales en République du Congo. L’affaire fait grand bruit. D’abord parlons de la première affaire relative au fonds sorti des caisses du Trésor public qui devrait financer la construction du siège de l’Organisation des pays africains producteurs du pétrole (APO). Entre-temps, l’organisation a migré au Nigéria avec statut de siège provisoire. Selon des informations parvenues à Confidentiel Afrique, c’est entre mars 2015 et juin 2017, que le Trésor a décaissé environ la bagatelle de 1,032 milliard F CFA au titre de la contribution de la République du Congo au chantier du siège d’APO prévu sur le site de l’actuel commissariat de police de la Coupole. La presse congolaise s’intéresse de très près à démêler l’écheveau et épie le moindre détail de cette affaire qui donne des vertiges.
Charivari à sous
Au terme de plusieurs investigations, on apprend que trois cents millions F CFA seulement ont été utilisés. Où est passée le restant de la cagnotte ? L’affaire pourrit et devient une nébuleuse à plusieurs inconnues.
Le second scandale est lié au fonds alloué à la formation du personnel en 2017. Durant cette période, plus de 1,7 milliard FCFA a été versé par les sociétés pétrolières, conformément à la loi en vigueur. D’après le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, l’enveloppe destinée au renforcement des capacités des cadres a été utilisée pour d’autres fins, notamment le fonctionnement du ministère et la charge du personnel. À en croire la Commission, les pièces fournies n’ont pu justifier ces dépenses. À qui profite finalement tout ce charivari indescriptible.
Pour le Monsieur » Mains propres » du Congo, Lamyr Nguelé, sans aucun doute, le ministre des Hydrocarbures est le « donneur d’ordre ». « Dans les deux cas, il s’agit de détournement de fonds publics. L’ancien directeur de cabinet du ministre a déjà reconnu les faits. Par contre, le ministre estime qu’il est trahi par ses collaborateurs », assène-t-il , avant de confirmer que ces deux graves scandales sont sur la table du ministre de la Justice. Ce dernier osera-t-il franchir le Rubicon pour appliquer la loi dans toute sa rigueur et plénitude ?
Gestion nébuleuse autour de deux rapports de recouvrement de droits d’auteurs BCDA
Le président de la Commission a aussi éventé deux autres rapports relatifs à la gestion de recouvrement de droits d’auteurs et de fonds mis à la disposition du Bureau congolais des droits d’auteurs (BCDA) de même que de fausses déclarations au niveau de la douane. Un lit nauséabond qui fera polémique.
Par Hippolyte Gourmantier
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