
Cette année, Human Right Watch a documenté comment les services de sécurité du Burundi et les membres de l’Imbonerakure, la Ligue des jeunes du parti au pouvoir, ont tué, violé, enlevé, battu et intimidé des adversaires soupçonnés dans les mois précédant le référendum constitutionnel du 17 mai dernier.
La Commission d’enquête de Human Rights Watch a réaffirmé ces constatations et a en outre constaté que les crimes contre l’humanité se déroulent toujours dans le pays, dans son nouveau rapport.
Interviewés des burundais qui ont fui depuis le référendum ont parlé d’un modèle continu de coups, de menaces et d’intimidations de ceux qui ont voté contre le changement constitutionnel, ou contre ceux qui sont soupçonnés d’avoir instruit les autres de voter « non » au changement.
La semaine dernière, la Haut-commissaire Bachelet a dénoncé les rapports continus de graves violations des droits de l’homme, en soulignant le rôle grandissant de la Imbonerakure, qui, selon elle, était responsable de multiples abus et « maintenant agissent de plus en plus comme un organisme d’application de la Loi. »
« Nous avons documenté comment les Imbonerakures ont mis en place des barrages routiers illégaux où ils ont battu, détenu et arrêté des personnes soupçonnées d’avoir des liens avec l’opposition. Nos dernières recherches, menées la semaine dernière, indiquent que les Imbonerakures sont plus enhardis que jamais pour punir ceux qu’ils soupçonnent être contre le parti au pouvoir.
Un homme qui a fui le pays juste après le vote référendaire a dit à nos chercheurs: « les Imbonerakure sont plus puissants que la police. »
Niet catégorique à coopérer
Le Burundi a suspendu sa coopération vieille de 25 ans avec le HCDH, et il a refusé de coopérer avec la Commission d’enquête, déclarant ses membres persona non grata au cours de cette session.
Il est remarquable que le Burundi n’ait pas collaboré avec la résolution du HRC qu’elle-même avait soutenue l’an dernier, en expulsant du pays trois experts de l’ONU chargés d’apporter une assistance technique aux autorités burundaises.
Par AF avec Confidentiel Afrique
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