La diplomatie ne subit pas. Elle agit selon les enjeux du temps. À l’Union africaine, sous le manteau du tandem Paul Kagamé-Moussa Faki Mahamat, l’afro pessimisme n’est pas leur tasse de thé. Les lignes bougent. Le chrono tourne. La pile de réformes en cours- confiée à une équipe aux mains expertes- prend forme. Mais, la colonne vertébrale de l’agenda reste l’impérieuse nécessité et urgence de la résolution des crises politiques fussent-elles clivantes et irrédentistes. Le Tchadien Moussa Faki Mahamat, bâton de pèlerin en main, sillonne le continent pour parvenir à faire de ces zones à conflits des espaces de paix et de stabilité.
Dans le cadre de ses consultations politiques dans la perspective du prochain sommet de l’Union africaine à Nouakchott, prévu du 1er-2 juillet 2018, le Président de la Commission de l’UA est en terre saharaouie pour rencontrer les autorités. La crise du Sahara, point de friction diplomatique entre le Maroc et l’Algérie, est plus que jamais une chose qui tient à cœur l’équipe du Tchadien Moussa Faki Mahamat. Rabat et Alger retrouvent peu à peu leur lucidité à nouer des ponts de dialogue dans le respect de leur souveraineté respective. Moussa Faki envisage de sauver les meubles. Nouakchott qui surveille de très près le délicat dossier du Sahara, affiche son satisfecit à la machine mise en branle par le Tchadien. Selon des indiscrétions parvenues à Confidentiel Afrique, les autorités mauritaniennes se félicitent de ce Plan ambitieux et novateur de règlement de la crise saharaouie. Moussa Faki a rencontré toutes les parties dans le cadre du partage des préoccupations des uns et des autres. Selon nos sources, le palais royal marocain n’a jamais été plus à l’aise dans la recherche de résolution de cette crise, que sous le magistère du nouveau patron de l’UA. Une partie du verrou a sauté. En quelque sorte, la ligne de clivage se rétrécit.
Le Plan de règlement du conflit Saharaoui est bien amorcé par l’Union africaine et toutes les parties concernées s’y retrouvent, nous a-soufflé un diplomate
Rabat a des visées stratégiques sur la partie Ouest du territoire, pour son accès à la mer, alors que Alger compte garder la main sur la partie stratégique des minéraux.
Le sommet de juillet prochain que va organiser la Mauritanie, n’est pas un sommet ordinaire, comme celui de janvier 2018 qui s’est tenu à Addis Abeba (Éthiopie).
Mais ce raout des Chefs d’État de Nouakchott est un sommet de coordination de suivi des décisions prises en janvier dernier. Le Sommet de Nouakchott du 1er-2 juillet 2018, sera donc plus restreint au bureau et organe et les Communautés économiques régionales. Le Président français Emmanuel MACRON prendra part à ce Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine et se rendra en visite officielle à Kiffa (ville de l’intérieur de la République islamique de Mauritanie) où le gouvernement français a financé des projets de développement durable.
Par Ismael AÏDARA
RSS