
Environ 6,4 millions de personnes risquent actuellement de souffrir de la faim, selon un récent rapport de la Classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPC) sur l’aggravation de la crise alimentaire dans le Sud-Soudan. Sur ce nombre, on estime que 1,6 million de personnes sont déjà confrontées à une faim extrême.
Malgré l’accord de paix signé il y a cinq mois, le conflit continue d’affecter la vie de centaines de milliers de personnes. Pas seulement par le tourment quotidien de la peur des armes et de la violence, mais aussi par le tourment quotidien d’avoir faim et de voir son enfant souffrir, a déclaré Sirak Mehari, directeur par intérim du NRC au Sud Soudan. Le dernier rapport IPC prédit qu’au mois de juillet, 6,8 millions de personnes, soit 60% de la population, pourraient faire face à une insécurité alimentaire aiguë si l’aide n’augmente pas et n’est pas distribuée à temps.
Alors que les faibles précipitations ont contribué à l’insécurité alimentaire, de nombreuses personnes ont dû fuir leurs fermes à cause des combats, d’autres nous disent qu’elles ont trop peur pour cultiver leurs champs. L’insécurité empêche également de nombreuses personnes de sortir pêcher. Le résultat est un manque de nourriture et une faim extrême, selon M. Mehari.
On estime que 45 000 personnes de l’ancien Jonglei, des lacs et de l’unité souffrent d’une faim catastrophique et pourraient être confrontées à des conditions de famine si elles ne recevaient pas d’assistance humanitaire urgente dans les deux prochains mois.
Fait inquiétant, le rapport ajoute que 860 000 enfants risquent d’être gravement sous-alimentés cette année, les déplacements dus aux conflits étant l’une des principales raisons pour lesquelles les mères ont un accès réduit à la nourriture, à la nutrition et aux services de santé.
Solutions
Nous appelons les parties en conflit à permettre aux organismes humanitaires d’accéder en toute sécurité aux personnes qui ont désespérément besoin d’aide. En outre, les civils doivent être autorisés à cultiver leurs champs en toute sécurité, à pêcher et à se livrer à d’autres activités génératrices de revenus, afin que nous puissions éviter les cycles répétés d’insécurité alimentaire qui ravagent le Sud Soudan depuis des années.
L’aide humanitaire au Sud-Soudan est gravement sous-financée. L’appel actuel de l’ONU en faveur de ce pays n’est financé qu’à hauteur de quatre pour cent. Sur les 1,5 milliard de dollars demandés pour les programmes humanitaires, seuls 63 millions de dollars ont été mobilisés. Le COR exhorte les gouvernements et les agences donatrices à accroître le financement de l’aide humanitaire au Sud-Soudan, afin de sauver des vies.
Par AF avec Confidentiel Afrique
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