Les démons des coups d’état sont de retour au Soudan. Après la chute du dictateur Omar-El Béchir, déposé du pouvoir en avril 2019, alors qu’il s’apprêtait à briguer un énième mandat à la tête du pays, l’armée vient de perpétrer un putsch ce lundi 25 octobre et met un terme à la transition en cours. Le général Abdel Fattah al-Burhane, ancien chef d’état-major des armées en collaboration avec des officiers supérieurs de l’armée soudanaise en est le principal ‘’cerveau‘’ du coup d’état et préside désormais le Conseil de souveraineté. Durant ce putsch, plusieurs hauts dignitaires du régime civil de transition dont le Premier ministre Abdallah Hamdock ont été mis aux arrêts. Selon le général Abdel Fettah Al Burhane, le Premier ministre est entre ses mains et se porte bien. Depuis lundi, jour du coup d’état, les communications internationales sont coupées au Soudan et plusieurs manifestations ont éclaté dans les rues de la capitale Khartoum. Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et l’Union africaine ont appelé ‘’immédiatement’’ au rétablissement de l’ordre constitutionnel en vigueur depuis sa mise en place et qui avait porté à la tête du régime le Premier ministre Abdallah Hamdock. Le Conseil de souveraineté présidé par le général Abdel Fatah Al Burhane a enregistré ce mardi l’allégeance de trois ambassadeurs qui ont fait défection. Le nouvel homme fort de Khartoum a proposé trois options au Premier ministre actuellement en détention pour une sortie de crise. Aucune réponse de Abdallah Hamdock pour l’instant. Washington a suspendu son aide financière d’un montant de 700 millions de dollars en faveur du Soudan, en attendant que les nouvelles autorités militaires rétablissent l’ex-régime. Rappelons que le nouvel homme fort de Khartoum bénéficie du soutien des puissances pétrolières et gazières telles que l’Egypte, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite.
Par Ismael AIDARA (Confidentiel Afrique)
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