Au delà de son caractère éminemment religieux, la fête de Tabaski revêt au Niger, pays sahélien d’élevage par excellence, une manifestation éminemment économique. Elle constitue un débouché certain pour des millions d’éleveurs traditionnels notamment des femmes. C’est un éclairage à la fois pertinent et pédagogique qui doit faire jaillir des pistes de réflexion. C’est la conviction du banquier nigérien, Maman Lawal Mossi, Directeur Général Adjoint de la banque agricole du pays (BAGRI). Un fin connaisseur du secteur qui étaye son argumentaire sur la base d’un faisceau d’indicateurs concrets.
Son constant est clair : «De plus en plus, des opérateurs dits modernes s’intéressent au formidable marché qu’offre cette fête. Et, parce que le Niger dispose d’un avantage certain en la matière, on note l’émergence d’entreprises agricoles spécialisées dans l’exportation d’ovins vers le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Togo et plus récemment le Sénégal »
Besoin de restructuration du secteur
Les institutions financières s’organisent afin d’accompagner le processus et en tirer profit par une offre de crédit qui se limite essentiellement à des crédits de campagne aux opérateurs les mieux organisés, a remarqué Maman Lawal Mossi. Il préconise une restructuration de la filière pour capter des financements sécurisés de la chaine de valeur.
‘’Un travail préalable d’identification des acteurs de la chaine de valeurs et de fomalisation de leurs relations ainsi que de calibrage et de définition des normes phytosanitaires pourrait aider à la modernisation de la filière et à un meilleur accès au financement bancaire’’ a plaidé le banquier nigérien Maman Lawal Mossi. Cette filière regorge une niche à fort potentiel estime à plusieurs centaines de milliards de Fcfa si elle se structurait.
Par Confidentiel Afrique
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