
Dans ce pays frère , une fraction significative des forces politiques et de la société civile, conteste le pouvoir du Président en exercice IBK et en appelle à sa démission.
Après avoir rencontré les acteurs nationaux et internationaux de la vie publique malienne, la mission a fait les recommandations suivantes :
– la reconstitution de la Cour constitutionnelle après l’abrogation du décret ayant nommé ses membres ;
– la résolution du litige électoral portant sur 31 sièges , par la Cour constitutionnelle ;
– la formation d’un gouvernement d’union nationale qui sera constitué à 50% de la majorité présidentielle, 30 % de membres de l’opposition et 20% de représentants de la société civile.
Le gouvernement ainsi composé aura pour mission d’améliorer la gouvernance, de réaliser les conclusions issues du dialogue national inclusif et de mettre en œuvre les accords d’Alger .
La CEDEAO a formellement écarté la revendication relative à la démission du President IBK .
Ne la satisfaisant pas , le plan de sortie de crise de la CEDEAO a été rejeté par l’opposition regroupée au sein du mouvement du 5 Juin dit M5/ RFP.
Ce plan de la CEDEAO n’est pas totalement mauvais. Mais il mérite d’être complété pas un schéma constitutionnel de partage du pouvoir au sein de l’Etat .
Si on peut comprendre le souci de la communauté ouest africaine de maintenir le Président IBK dans sa fonction, il reste qu’il ne peut plus objectivement détenir les mêmes pouvoirs constitutionnels.
En effet , beaucoup d’eau est passée sous le pont et il serait irréaliste de l’ignorer.
C’est pourquoi, si la mission de haut niveau des Chefs d’Etat de la CEDEAO qui est envisagée , veut parvenir à des résultats tangibles, elle devra se rendre au Mali avec un schéma de sharing power , dans les cartons .
La mission devra aussi prévoir la possibilité de réparation pour les victimes des manifestations publiques.
Le cas échéant, la sortie de crise risque , de se faire désirer encore.
Par Me Amadou Aly KANE
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