Le ministre équato-guinéen en charge des hydrocarbures, SEM Gabriel Mbaga Obiang Lima, a évoqué à l’ouverture de ce sommet que cette initiative vise avant tout à promouvoir les opportunités d’investissement pour les projets énergétiques de première importance en Guinée Equatoriale et en Afrique et, deuxièmement, au gouvernement d’utiliser sa diplomatie énergétique au service du continent africain. Plusieurs conférences et événements ont été organisés à cette occasion.
C’est dans ce cadre qu’une série d’activités de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO) se sont déroulées du 28 Mars au 05 Avril 2019 à Malabo ; dont entre autres la réunion du Conseil des Ministres et la tenue de la 7ème édition du ‘’Congrès Africain du Pétrole et Exposition’’ (CAPEVII). C’est aussi dans cet esprit que se sont tenues du 26 au 29 Novembre 2019, à Malabo, des manifestations du ‘’Forum des Pays Exportateurs du Gaz’’ (GECF), dont le 5ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Pays Membres du GECF et le 2ème séminaire international sur le gaz. Faut-il le rappeler, les 12 Pays Membres du ‘’Forum des Pays Exportateurs du Gaz’’(GECF) représentent actuellement 71% des réserves de gaz naturel, 44% de la production de gaz commercialisé, 55% du commerce de gaz par pipeline et 53% du commerce de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) au niveau mondial. Ces pays sont composés pour moitié de membres africains, que sont l’Algérie, l’Égypte, la Guinée Equatoriale, la Libye, le Nigéria et l’Angola. Outre les Pays Membres du Forum, ont pris part à ces manifestations, des responsables de plusieurs Organisations Internationales des secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz (OPEP, APPO, FIE, OPAEP, IGU,…). Côté africain, outre les Pays Membres, on a noté également la présence de la RD Congo, du Congo, et du Secrétariat de l’APPO. La semaine qui a précédé le Sommet des Chefs d’Etat des Pays Membres du GECF a été très riche en manifestions entrant dans le cadre de ‘’l’Année de l’Énergie en Guinée Equatoriale’’. Au delà de la tenue du séminaire du Forum International de l’Energie (FIE) sur le JODI (Joint Organisations Data Initiative), il a été organisé en marge de ce raout, le 2ème séminaire international sur le gaz qui a eu pour thème «Le gaz : remettre en question le statu quo: créer un avenir durable» et une réunion du Conseil des Ministres de la dite organisation. Lors de l‘ouverture de ce 2ème séminaire international, il a été retenu que l’utilisation de gaz naturel dans le monde devait doubler d’ici 2050, et qu’il faille remplacer les combustibles fossiles plus traditionnels et faciliter la transition énergétique vers le développement durable. Ce séminaire a vu défiler sur le podium d’éminents conférenciers qui ont développé diverses communications sur les hydrocarbures en général et sur les gaz (Gaz naturel, Gaz de Pétrole Liquéfié, Gaz de schiste,…) en particulier. Le Secrétaire Général de l’APPO, le nigérien Mahaman Laouan Gaya, s’est longuement appesanti dans une communication en plénière sur le thème ‘’Numérisation : une approche transformatrice de la production et de l’efficacité dans les industries pétrolières et gazières’’. Mr Gaya s’est focalisé sur les transformations et innovations en cours dans le secteur pétrolier et gazier, avec la numérisation des opérations et la maîtrise des nouvelles technologies sur toute la chaîne de valeurs. Le digital est aujourd’hui utilisé dans l’exploration et la production, le raffinage des hydrocarbures, au même titre que son utilisation dans les aspects économiques, financiers, fiscaux ou environnementaux de la chaîne de valeurs de cette industrie.
L’Afrique doit rejoindre la révolution numérique du pétrole
Afin d’optimiser les revenus directs et indirects du secteur des hydrocarbures, l’Afrique a tout intérêt à rejoindre la révolution numérique. Pour pallier au retard accusé par l’Afrique et rendre efficient son secteur pétrolier et gazier, il faut réduire les déficits et asymétries d’information, développer les technologies de l’information et de la communication, renforcer les investissements, et bien entendu mettre en place de pratiques de bonne gouvernance au niveau national, régional, voire continental a insisté Mr Gaya. Pour sa part, le Secrétaire Général du GECF, le russe Yury Sentyurin, a indiqué que les Pays Membres du Forum avaient ajouté une ‘’part substantielle’’ à la production totale de gaz en Afrique, la production de gaz commercialisée s’élevant à 263 milliards de m3, représentant 93% de la production totale de gaz sur le continent. En effet, ces présentes assises du GECF ont confirmé la place de l’Afrique en tant que future plateforme des investissements dans le gaz naturel. A la fin de ses travaux, le Conseil des Ministres a soumis à l’appréciation du Sommet des Chefs d’Etat, une déclaration dite ‘’Déclaration de Malabo’’. Cette Déclaration s’appuie sur les cadres de coopération existants définis par les Déclarations des Sommets du GECF tenus à Doha, au Qatar (2011), à Moscou, en Russie (2013), à Téhéran, en Iran (2015) et à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie (2017). Elle réaffirme par ailleurs l’importance de conserver les droits souverains des Pays Membres sur les ressources en gaz naturel, assurer une transition énergétique et atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), attirer des investissements dans des projets d’infrastructure gazière, favoriser la coordination entre les Pays Membres du GECF et l’établissement de mécanismes de tarification, entre autres objectifs clés. Le Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement des Pays Membres du GECF, ouvert le 29 Novembre 2019, est le premier à être organisé en Afrique ; ce qui souligne l’importance croissante de notre continent pour la chaîne de valeur mondiale de l’industrie du gaz. Le gaz naturel devenant un pivot central de la transition énergétique et de la lutte contre la pauvreté énergétique, les Chefs d’État ont apprécié les dernières innovations qui façonneront l’industrie du gaz naturel en Afrique, tout en attirant l’attention de l’opinion internationale sur la contribution des marchés africains à une économie gazière mondiale en pleine croissance. Dans les années à venir (à la faveur de l’arrivée de nouveaux pays producteurs, Egypte, Mauritanie, Mozambique, Sénégal, Tanzanie,…), l’Afrique marquera sa présence dans la sphère gazière mondiale, en doublant plus que sa production de gaz naturel d’ici 2040 et en modifiant le mix d’approvisionnement énergétique mondial. L’Afrique contribuera à hauteur de 9,2% à la production mondiale de gaz naturel d’ici 2040, ce qui entraînera une expansion de 255 milliards de m3 à plus de 505 milliards de m3 et correspondra à un taux de croissance annuel moyen composé de 3,4%.
Par Confidentiel Afrique
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