
La politique anti-migration du ministre Italien de l’Intérieur, Matteo Salvini a franchi un nouveau palier. Une nouvelle tournure dans la gestion des migrants africains.
Le fonds de rapatriement spécifique de 50 millions d’euros (32 milliards FCFA) prévu pour stimuler les accords internationaux dans le cadre de la coopération et du développement sera-t-il en mesure d’éteindre l’inévitable crise qui naîtra de la décision de l’exécutif italien ?
Le gouvernement italien a en effet annoncé vendredi 04 octobre la signature d’un décret qui réduit à quatre mois le délai de rapatriement pour des migrants, grâce à des accords passés avec différents pays de provenance. Jusqu’ici, ce délai était de deux ans. Une dizaine de pays figurent sur la liste de ceux qui doivent être insérés dans ce décret, parmi lesquels le Sénégal, l’Albanie, la Bosnie, le Ghana, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Montenegro et la Serbie.
Les autorités italiennes annoncent des voyages dans certains pays d’origine, dans les jours à venir. Et selon toujours le gouvernement italien, des accords ont été passés avec les pays d’origine dont le Sénégal. A Dakar, interrogé ce samedi par le quotidien « L’Observateur », le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur, Sory Kaba, a démenti tout accord entre Rome et Dakar dans ce sens : «A mon niveau d’information, je ne peux pas confirmer que le gouvernement est informé de la mesure », a t-il déclaré.
Selon les dernières statistiques disponibles et établies lors de la dernière vague de régularisation de Sénégalais en situation irrégulière, il y a 08 ans sous le gouvernement Berlusconi, près de 250 OOO d’entre eux étaient sans-papiers.
Avec cette décision du gouvernement d’extrême-droite au pouvoir en Italie, les demandeurs d’asile, de travail et les sans-papiers verront drastiquement se réduire leurs chances de rester dans ce pays, principal point d’entrée en Europe des migrants qui traversent la Méditerranée en partant de la Libye, principalement, et de la Tunisie dans une moindre mesure. Annoncé par le ministre Italien des Affaires étrangères, ce décret interministériel (Affaires étrangères, Justice, Intérieur) ramène le délai «pour établir si un migrant peut rester en Italie, ou être rapatrié de deux ans à quatre mois », a déclaré M. Di Maio lors d’une conférence de presse.
«Ce sera un grand tournant pour l’accélération des rapatriements », a insisté le chef de la diplomatie italienne. Quelque 700.000 personnes en situation irrégulière, originaires pour la plupart d’Afrique sub-saharienne, ont débarqué depuis 2013 et dont une partie est encore dans le pays, avec ou sans papiers. Les clandestins seraient autour de 500.000, déboutés du droit d’asile ou arrivés avec un visa désormais expiré.
Par Boubker BADRI (Confidentiel Afrique)
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