
Addis Abeba, capitale éthiopienne bat intensément du pouls diplomatique avec l’arrivée depuis vendredi après midi et hier samedi des chefs d’état africains, chefs de gouvernement et des délégations ministérielles de haut niveau. Les Présidents Deby, Macky Sall, Kuru Kenyatta, Alpha Condé ont déjà pris leurs quartiers soit dans leurs résidences d’ambassade de leurs pays à Addis Abeba ou dans des suites présidentielles d’hôtels de la place.
La retraite des chefs d’état débute ce matin
C’est dans l’antre de l’auguste institution panafricaine, que les présidents africains entament ce dimanche 29 janvier 2016 leur retraite . Un moment stratégique qui sera rythmé par des conciliabules des chefs d’états et l’examen des points de ce sommet placè sous le thème : tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse
<< Tout se jouera en coulisses et ce huit clos est un véritable baromètre de l’état de santé politique de l’institution >> a confié un diplomate de haut rang à Confidentiel Afrique
Alassane Ouattara, Ibrahim Boubacar Keita, le président du Botswana, les grands absents de ce sommet
Jusqu’aux dernières nouvelles, les Présidents Ouattara Alassane , Ibrahim Boubacar Keita du Mali étaient attendus dans la capitale éthiopienne. Mais depuis hier samedi peu avant la fin de la soirée, des sources diplomatiques sur place ont révélé à Confidentiel Afrique que le chef de l’état ivoirien ne fera pas le déplacement d’Addis Abeba, lui que l’on présente comme le parrain de la candidature du sénégalais, Abdoulaye BATHILY à la présidence de la commission de l’union africaine. L’homme fort d’Abidjan a dépêché son vice Président Daniel Daniel Kablan Duncan pour le représenter. L’autre information est l’absence du Président malien, Ibrahim Boubacar Keita à ce grand raout. Il a envoyé son Premier ministre, Modibo Keita. Ce faux bond du chef de l’état malien n’est pas anodin puisque plusieurs sources bien informées évoquent l’état de santé fragile du Président IBK. Le Mali est au front diplomatique, multiplie l’offensive aux côtés des pays alliés engagés dans une coalition sous- régionale appelée G5 contre les organisations djihadistes. Le lobbying du Mali était très attendu dans le choix du futur Président de la Commission de l’union africaine. Idem pour le Président du Botswana qui a décidé de se faire représenter par son Premier ministre. Le Botswana qui a mis en selle la candidature de son ministre des Affaires Étrangères pour briguer le fauteuil de la presidence de Commission de l’Ua – n’a pas trouvé toujours la bonne alchimie pour structurer et harmoniser le bloc régional de la SADEC autour de la candidature botswanaise. Ce pays n’a pas bonne impression au niveau de l’instance continentale pour ses absences répétées aux réunions internes de la Commission. Ce qui risque de pénaliser l’armature diplomatique du Botswana auprès des autres pays de la region. Donc, a priori ce manque d’osmose de la SADEC nous éloignerait du syndrome Jean Ping qui avait beaucoup souffert du blocage de cette region.
Le Maroc s’électrocute.
La nuit des longs couteaux fut éprouvante pour la délégation marocaine à Addis Abeba. Confidentiel Afrique a appris de source autorisée – que les discussions entre Salaheddine Mezouar, Yassine Mansouri et la patronne de la Commission africaine, la Sud-africaine Dlamini-Zuma, a tourné sur un fil électrique. La posture marocaine pour sa réintégration au sein de l’UA, est perçue par bon nombre d’officines diplomatiques ici comme un forcing. En quelque sorte, une deserrure de la porte d’entrée mal appréciée par bon nombre de pays anglophones issus de la région de l’Afrique centrale et australe. L’Algerie, la Tunisie et l’Egypte font de grosses boules de gorge avec cette imposture diplomatique marocaine qui veut renverser la méthodologie classique des textes de l’Ua. Le retour du Royaume chérifien au sein de l’institution – est mal posé de facto et devient un cas d’école post sommet d’Addis. Il nous revient que les plénipotentiaires marocains ont eu tort de vite communiquer que le Maroc a eu la prouesse d’arrimer les voix nécessaires pour obtenir le quorum. Grosse désillusion pour le Roi Mohamed VI qui voit le retour du Royaume lézardé de l’intérieur de l’institution du fait de la clause de plusieurs états.
De nos envoyés spéciaux à Addis Abeba, Ismael AIDARA et Jean Noël WOUMO
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