Derrière les apparats d’une bulle émulatrice boursière enveloppée dans une communication institutionnelle hypertrophiée de son Directeur Général, le Togolais, Kossi Edoh AMENOUNVE, se cache un profond malaise. Un vent de déprime souffle sur la Bourse régionale des valeurs mobilières. Même si l’on est loin encore de l’affolement et de la panique, la BRVM enregistre des baisses de performances consécutives. Depuis 2016, elle n’affiche pas la bonne forme et campe sur une position de contre-performances. Selon les dernières informations du marché obtenues par Confidentiel Afrique, la BRVM occupe le dernier rang sur 17 bourses régionales africaines. Loin derrière la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, l’Ouganda, le Malawi et l’Égypte. Ses performances baissent drastiquement depuis 2016 avec des variations annuelles respectives de -3,87% en 2016, de -16,81% en 2017 et 25,29% à la date du 19 octobre 2018. Une grosse plongée qui commence à ne point rassurer les investisseurs. En trois ans, la valeur boursière de la BRVM a perdu 46 points. Une situation de dégradation avancée, si l’on y prend pas garde, peut provoquer un risque sismique sur le marché, analyse un spécialiste pour Confidentiel Afrique. Encore nous y sommes pas. Pour l’instant. Un constat de décrue qui s’apparente à une déprime et qui dévisse progressivement la valeur du cours du marché. À la date du 19 octobre 2018, la BRVM occupe la dernière place sur les 17 bourses régionales africaines. Sa valeur échangée en devises étrangères ( en dollars et euros) connait des pics de baisses historiques (-28.31% en USD et 24,14% en Euro). Idem pour le volume de la capitalisation boursière qui a dégringolé, passant de 6 836 milliards de FCFA en 2017 à 5 107 Mds de FCFA en 2018. Les investisseurs qui placent leurs affaires s’interrogent sur les contre-performances de la bourse et commencent à afficher leurs craintes, selon plusieurs sources consultées par Confidentiel Afrique. » Les hauts dirigeants de la BRVM sont plus dans des opérations de séduction de « Com économique » au lieu de chercher des solutions alternatives de décollage et d’attractivité du marché boursier » commente ce Directeur de SGI d’un pays de la sous-région. En réalité, l’activité se dégrade à un rythme exponentiel depuis l’obligation faite aux sociétés cotées de fractionner leurs actions. Cette exigence est entrée en vigueur depuis janvier 2017, alors qu’en face les investisseurs ne rachètent pas.
Une bourse en chute constante
La bourse n’attire plus grand monde. Même si le spectre de l’affolement n’a pas toujours gagné la BRVM, cette situation de chute progressive devient embarassante. Selon nos informations, à ce jour, 8 sociétés cotées n’ont pas appliqué la réglementation du fractionnement des actions. Raison pour laquelle, la BRVM dont les 30% de l’actionnariat sont détenus par les 29 SGI, a prorogé le délai de grâce à ces sociétés. Un scénario de tour de piste glissant à deux vitesses. L’autre point de friction et d’inquiétude qui dévisse la bourse est bien celui de la candidature à la présidentielle sénégalaise de 2019 de l’architecte Pierre Atépa GOUDIABY,qui se trouve être le Président du Conseil d’Administration de la BRVM. Les investisseurs sont en face d’un nouveau cas d’école avec l’affaire Atépa, qui en sa qualité de PCA a le devoir de veiller sur l’écosystème boursier et de rassurer les investisseurs. Son entrée en politique est diversement appréciée par les actionnaires. Un sujet à forte amplitude qui pourrait faire désordre les jours qui viennent.
Par Ismael AIDARA
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