Le visage de Dakar, capitale sénégalaise est balafré. Sous les vicissitudes d’une politique de cadre de vie et d’habitation en gueux. Une sorte de serpent d’argile et des pinceaux qui donnent du tournis au beau paysage architectural historique du Dakar d’hier. Notre excellentissime confrère, Charles FAYE, citoyen du monde juste où il fait bon à vivre, la boule sous la gorge, qui s’est penché sur les enjeux et les projections de la capitale sénégalaise du futur a pris part à l’exposition BAKKU où l’Ordte des Architectes sénégalais ont lancé la gigantesque fatwa pour restaurer les édifices modernes qui frappaient les esprits dans les années 1970-80 et inviter les nouvelles autorités à s’approprier le patrimoine urbain. Confidentiel Afrique partage ce cri du cœur de l’ODAS publié par le site MADERPOST en marge de l’exposition << Bakku>> tenu le samedi 7 décembre 2024. Fouillis des pinceaux.
Pour dénoncer le désordre tueur de patrimoine et sensibiliser les nouvelles autorités, l’ODAS a saisi l’opportunité de la 15e Biennale de Dakar pour recevoir, durant un mois, un public diversifié, et faire passer son message afin que nul n’ignore que toute grande et belle ville passe par la rencontre de l’art et de l’architecture, dans le but de léguer à la postérité des espaces et cadres de vie de grande qualité, soit un patrimoine architectural qui fonde les principes de l’attachement générationnel et l’histoire urbaine.
Enjeu crucial de préservation d’un patrimoine
Dans un contexte d’urbanisation galopante en Afrique, la préservation du patrimoine est un enjeu crucial. Cette expo explore l’impact de cette croissance urbaine sur le patrimoine architectural, les conséquences de la destruction du patrimoine bâti, le rôle essentiel des architectes et des hommes de cultures, ainsi que l’influence potentielle des expositions et autres activités culturelles sur les politiques urbaines », explique le président du conseil, justifiant l’expo où les visiteurs marchent sur des photos collées au sol, piétinant symboliquement un patrimoine qu’ils auraient dû encore voir, voire aimer.
Le « cri du cœur » des architectes n’est pas seulement une exposition, « c’est un appel à l’action ». L’ODAS « invite tout un chacun à réfléchir sur l’importance de préserver notre patrimoine architectural pour les générations futures ».
« Cette situation est particulièrement alarmante dans nos villes surtout Dakar, où la pression foncière pousse à la démolition de bâtiments classés au profit de projets immobiliers lucratifs. La spéculation immobilière et le manque de volonté politique en matière de préservation du patrimoine accélèrent ce phénomène, mettant en périls des siècles d’histoire », déplore M. Massamba Lamsar Diop, président du conseil de l’Ordre des architectes du Sénégal, dans un catalogue au nom évocateur « Bakku ».
La fatwa irréversible de BAKKU
En effet, disent les architectes, Bakku est un «mouvement spontané, né au sein de la communauté des architectes du Sénégal pour s’insurger contre les démolitions sauvages d’un certain nombre de pages d’architectures qui faisaient la fierté de Dakar».
Malick Faye, Emile Diouf, Nicolas Sawalo Cissé, Mme Seynabou Diouf Ndiaye et tous les autres qui ont pris la parole ont dénoncé les pratiques barbares tolérées par les différents pouvoirs qui se sont succédé, et proposé aux nouvelles autorités d’avoir une vision claire et différente de leurs prédécesseurs afin que le patrimoine architectural ne devienne pas une vue de l’esprit depuis les coins de poubelle de l’inculture urbaine.
Humour symbolique de Napoléon à Bassirou Diomaye FAYE
Une vision claire et différente qui commence par le maintien des locaux de l’ODAS délégataire de pouvoir à l’avenue de la République où il séjourne depuis 1979, à quelques dizaines de mètres de la présidence. D’une telle proximité et opportunité, Napoléon a tiré la transfiguration de Paris, Geroges Eugène Haussmann était à quelques pas de lui, tout comme l’est l’ODAS pour Bassirou Diomaye Faye, pour reprendre l’exemple de Paris cité par Malick Mbow.
Par Charles FAYE (MADERPOST avec Confidentiel Afrique)
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