Résilience – Que de sueurs, de larmes et de sang versé ! Le Projet PASTEF, incarné avec dextérité par un jeune et charismatique leader, du nom de Ousmane SONKO (49 ans), l’opposant d’alors, l’un des plus populaires du continent africain, a triomphé. Coup KO à haute amplitude en ce jour du scrutin présidentiel du 24 mars 2024, mettant fin au ‘’péril’’ du régime Macky SALL. Une victoire héroïque, fantastique et historique qui porte haut la flamme de l’espoir de la jeunesse sénégalaise, voire africaine. Fruit d’une résilience inouïe, de batailles épiques, souvent tragiques et d’ingéniosité programmatique, rythmant le quotidien de ces milliers de jeunes accrochés, inoxydablement, au tandem Diomaye FAYE- Ousmane SONKO. Tout ou presque partait en fumée. Il s’en est fallu de peu, pour sombrer dans les abysses. Gloire donc à cette vaillante pléthore de martyrs tombés, à la fleur de l’âge, au nom de la patrie, sous les balles des blindés ‘‘impitoyables’’ de la mort. Quid aussi de ces milliers de jeunes engloutis dans les eaux méditerranéennes, névrosés par l’arrogance ostentatoire et la cupidité de ses dignitaires ? Le supplice de trop de la honte.
Gouvernance de rupture – Le plébiscite populaire et historique du 24 mars dernier a fini par porter au pouvoir le tandem Diomaye FAYE – Ousmane SONKO. Un duo qui tient à merveille le gouvernail du pays. Le slogan fétiche « Diomaye Moy Sonko » qui a fait tilt, n’est pas sorti de la boîte, fortuitement. Il imprime ses marques et le juste et noble combat du sursaut patriotique revêt toute sa symbolique. Le très magique, puissant viatique du « Jub, Jubal, Jubanti » (droiture, ajuster et rectifier.) s’impose comme la colonne vertébrale de la gouvernance Diomaye-Sonko. Après une décennie passée dans l’opposition, l’exercice haletant du pouvoir est à la fois une épreuve et un art exquis. Le style et la méthode, au terme des ‘‘Cent Jours’’, flancs nets, plaident à la faveur de la gouvernance Diomaye-Sonko. Comme l’a si bien rappelé Steve Maraboli : « La vie ne devient pas plus facile ni plus indulgente, nous devenons plus forts et plus résilients. » Les défis sont gigantesques et le temps presse. Le Président Diomaye et son Premier ministre le savent bien. Ils n’ont pas le droit de décevoir. Ce serait un gros ‘’gachis’’. Le changement systémique tant claironné doit être palpable. Le peuple s’impatiente. La reddition des comptes annoncée par les tenants du pouvoir, une exigence sociale non négociable et la respiration démocratique retrouvée, deux marqueurs forts de cette gouvernance qui remettent de l’oxygène dans les poumons des Sénégalais.
En bon joueur d’accordéon version Robespierriste, le tandem Diomaye-Sonko compte sévir en urgence et élucider les ‘’ultra-dossiers nauséabonds‘’ du haut etablishment déchu. Il s’agit à tout prix, de remettre les affaires, qui ont tant agacé, à leurs justes places. Ces ‘’prédateurs‘’ de la République, siphonnant, à satiété les deniers publics, doivent rendre des comptes. Mais, tout casting aux allures de ‘’purgatoire’’ improductif est à éviter. L’ex-parti au pouvoir (APR) survivra-t-il longtemps dans le champ politique face à l’ascension irrésistible du pouvoir actuel ? Pour le moment, la seule consolation qui vaille, est de se résigner à son nouveau sort, celui de combiner la décadence et le déshonneur.
Soft power qui fascine – La diplomatie sénégalaise sous Diomaye FAYE prend de nouvelles couleurs. Ses câbles se lubrifient, en mode turbo. De Nouakchott à Kigali en passant par Paris, Dakar se livre désormais au jeu d’équilibrisme à égale dignité. La ligne ‘’souverainiste’’ et ‘’panafricaniste’’ reste claire et invariable. Aphone depuis l’avènement des nouvelles autorités au pouvoir, l’Élysée a manœuvré pour recoller les morceaux. Signe d’assouplissement, la récente visite du président Bassirou Diomaye Faye à Paris pour les besoins du Forum GAVI, va sans doute dissiper tous les malentendus et rebrancher les câbles. Le moment est venu de tourner la page et de jeter les bases d’un nouveau départ sur l’axe Dakar – Paris. Sobriété, justesse, raffinement, fermeté symbolisent avec force la machine diplomatique en pleine offensive sous la gouvernance Diomaye-Sonko. Le pragmatisme aidant, une nouvelle alchimie est déjà en boite. Celle de la réinvention d’une diplomatie du futur.
Pétrole, Gaz, industrialisation – Le ciel bénit le Sénégal. Ce dernier fait son entrée dans le club très envié des pays producteurs d’hydrocarbures du continent. Le premier baril de l’or noir vient d’être extrait au large des côtes sénégalaises, principalement dans les eaux profondes du champ de Sangomar. Ses réserves de pétrole brut sont estimées à 630 millions de barils. L’exploitation prochaine du gaz que se partagent le Sénégal et la République Islamique de Mauritanie, avec comme épicentre, le méga champ gazier Grand Tortue Ahmeyim, devra fort impacter sur les économies des deux pays. Toutefois, point de triomphalisme, même si le pays, espère tracer son sillon vers l’émergence économique inclusive. Mieux, il urge d’exploiter et de commercialiser intelligemment les ressources et tirer les leçons des contrecoups de l’or noir, ressentis par bon nombre de pays africains dans la marche de leur souveraineté énergétique. Autre priorité, la renégociation des contrats pétroliers et miniers ‘’léonins’’ sur la table en ce moment des autorités. Au prix d’un arbitrage judiciaire neutre international. C’est tout l’enjeu de cette première mandature Diomaye-Sonko.
PAR ISMAEL AÏDARA
DIRECTEUR ÉDITORIAL CONFIDENTIEL AFRIQUE
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