Après sa sortie hasardeuse du samedi 16 novembre 2024, critiquant ouvertement la gestion des militaires au pouvoir depuis août 2020, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été démis de ses fonctions aujourd’hui mercredi 20 novembre 2024, en début de soirée. Qui va le remplacer ? La nuit des tractations dans les couloirs du palais Koulouba sera longue et laborieuse.
Le communiqué officiel de la défenestration du Premier ministre Choguel MAÏGA a été lu à la têlévision publique ORTM peu après 19 heures. Samedi, Choguel Kokalla Maiga, nommé le 7 juin 2021 pour diriger le deuxième gouvernement de la transition, a fait une sortie qui a surpris plus d’un observateur de la vie politique malienne. Il a ouvertement dénoncé une sorte d’isolement dont il fait l’objet de la part du général de corps d’armée Assimi Goita.
Animant une rencontre pour célébrer le retour de la ville symbole de Kidal dans le giron de l’État central de Bamako, le Premier ministre a profité de l’occasion pour décocher ses flèches contre les militaires qui ont décidé de prolonger la transition en septembre 2023 sans l’en aviser alors qu’il venait de signer de sa main le décret portant organisation de l’élection présidentielle qui consacrait la fin de la transition.
Il se pose aujourd’hui des questions sur le programme de travail de l’Autorité indépendante de gestion des élections et met au défi n’importe quel Malien de le dire avec certitude, soupçonnant un programme caché de l’organe unique de gestion des élections sur lequel il aurait tenté de mettre la haute main dans sa composition avant que le Conseil national de transition, dirigé aussi par un autre putschiste, ne dépouille le texte original et nomme le patron des élections.
Depuis, un certain moment, la météo politique malienne, selon les commentateurs, semble indiquer un temps favorable à l’organisation des élections générales au regard des séances de travail convoquées entre un autre général ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement. Abdoulaye Maiga est indexé par Choguel Kokalla Maiga, comme étant le premier complice de son isolement par le président de la transition qui dans le réaménagement gouvernemental qui l’a nommé ministre d’État, a précisé expressément dans son décret de nomination comme étant la personne devant assurer l’intérim du Premier ministre en cas d’empêchement de ce dernier.
Général Abdoulaye MAIGA sur la corde de la Primature
Confidentiel Afrique apprend de sources bien introduites au Palais de Koulouba, que le conseil des ministres hebdomadaire qui devait se tenir ce mercredi matin a connu un retard. “Le Président a dû informer son Premier ministre de patienter, le temps qu’il l’avise ” confie notre source qui précise que “le Premier ministre avait déjà pris la route vers 11 heures ”
Des informations crédibles parvenues à Confidentiel Afrique renseignent que le conseil des ministres s’est transformé en une réunion d’urgence de consultation entre les auteurs du coup d’état du 18 août 2020 pour certainement décider du sort de l’imprudent Premier ministre. “A 16h 30 minutes, la décision était déjà prise de démettre le Premier ministre pour sauver l’unité de l’État” glisse notre source. Le général Abdoulaye MAIGA est sur la corde pour succéder à Choguel Kokalla MAÏGA selon des sources autorisées. Il a bien le profil de l’emploi.
Maintenant, les débats concernent qui doit rester, qui doit partir de l’equipe Choguel dont des ministres importants et fidèles à l’homme comme celui qui avait en charge la refondation de l’État, un vaste chantier déterminant pour l’avenir du Mali.
Par Oussouf DIAGOLA, Confidentiel Afrique Correspondant à Bamako
RSS