
Le gouvernement malien a officiellement lancé, le 17 avril 2025 à Bamako, une ambitieuse Stratégie Nationale pour l’Émergence et le Développement Durable (SNEDD 2024-2033), dotée d’un financement prévisionnel de 61 232 milliards FCFA. Cette feuille de route décennale vise à amorcer une transformation structurelle du pays et à bâtir les fondations du « Mali Nouveau ».
Vision futuriste décennale
Présentée lors d’une cérémonie présidée par le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, en présence de membres du gouvernement et de partenaires techniques et financiers, la SNEDD s’articule autour de cinq axes stratégiques :
1. Renforcement de la souveraineté, paix et sécurité,
2. Refondation de la gouvernance,
3. Transformation structurelle de l’économie et croissance durable,
4. Développement du capital humain et des territoires résilients,
5. Gestion durable de l’environnement et résilience climatique.
Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, cette stratégie représente un investissement moyen annuel de 6 123 milliards FCFA, avec un besoin de financement complémentaire évalué à 1 139 milliards FCFA.
Un programme complémentaire : Mali Kura Ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma
En parallèle, le gouvernement a présenté la Vision Mali Kura 2063, déclinée en 11 projets structurants couvrant des secteurs clés tels que: l’agriculture (Farafina Jigine), l’énergie (Yelen Kura), l’industrie (Industrialiser le Mali), la culture et le patrimoine (Kankou Moussa Seguina), l’urbanisme (Sigida Yiriwa), la digitalisation (Innovation & Numérisation), ou encore l’environnement (Mali Vert et Bien-être). D’autres initiatives portent sur la formation (Programme Sankoré), l’intégration internationale, les réformes institutionnelles et la création d’une infrastructure géospatiale.
Une économie résiliente en 2024
Sur le plan macroéconomique, le Mali affiche une croissance de 4 % du PIB en 2024, tirée par l’agriculture et les services. Le déficit budgétaire est ramené à 2,9 %, en partie grâce à la maîtrise de la masse salariale publique et à la digitalisation des recettes fiscales et douanières. La dette publique, estimée à 52,6 % du PIB, reste soutenable, avec un risque de surendettement jugé modéré par la Banque mondiale.
Cette dynamique s’inscrit dans une volonté claire des autorités de repositionner le Mali sur une trajectoire de croissance inclusive, durable et souveraine à l’horizon 2033 et au-delà.
Par Oussouf DIAGOLA (Confidentiel Afrique)
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