Un thème au menu du prochain webinaire des acteurs, professionnels et chefs d’entreprises du secteur portuaire prévu le 28 octobre prochain, organisé en partenariat avec la CACS (Chambre Africaine de Commerce et de Service ) et la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc: « Les corridors et l’accroissement des échanges commerciaux interafricains « L’exemple d’Es-Smara- Bir Moghrein-Tomboctou : un corridor d’innovation au cœur de l’Afrique
Un grand coup d’essai pour le tandem CACS et CFCI qui voit futuriste. Selon un document exclusif obtenu par Confidentiel Afrique, un important webinaire sera organisé le 28 octobre prochain. Objectif: montrer que le corridor ne se limite pas à une route, mais qu’il constitue un espace intégré d’innovation, de coopération Sud-Sud et d’accélération des échanges intra-africains.
Contexte géopolitique et économique
• Importance stratégique des corridors dans l’intégration africaine (référence à la ZLECAf et à l’Agenda 2063 de l’UA).
• Position géographique du projet : un nouvel axe nord-sud reliant Maghreb – Sahel – Afrique de l’Ouest.
• Comparaison avec d’autres corridors (ex. Lobito, Abidjan-Lagos) pour situer le projet dans une dynamique continentale.
Données et chiffres clés sur les échanges intra-africains
• Part actuelle du commerce intra-africain (~16 %) et potentiel avec la ZLECAf.
• Coûts logistiques actuels et impact attendu du corridor (réduction estimée de 25 %).
• Volume projeté des flux commerciaux :
.500 000 tonnes de marchandises dès les premières années,
. 1 million de tonnes après 5 ans.
• Retombées socio-économiques : milliers d’emplois directs et indirects, dynamisation de filières agricoles et industrielles.
Le rôle des corridors comme catalyseurs de l’intégration
• Corridors = infrastructures tangibles qui rendent la ZLECAf concrète.
• Rôle des hubs logistiques et des zones franches dans la fluidification des échanges.
• Dimension bilatérale et Sud-Sud : Maroc – Mauritanie comme pivots, Mali et Burkina Faso bénéficiaires directs.
• Impact géopolitique : alternative logistique stable pour le Sahel.
Le corridor comme incubateur d’innovations
• Centres transfrontaliers de formation et recherche (élevage, gestion de l’eau, agroforesterie).
• Parcs agro-industriels intégrés (agro-industrie, transformation, stockage, certifications, showroom… export intra-africain).
• Technopôle des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydrogène vert).
• Incubateur de startups sahariennes : e-commerce rural, fintech, blockchain pour la traçabilité.
• Dimension durable et verte : alignement avec la transition énergétique africaine.
Ce webinaire relance les grandes opportunités stratégiques que ces corridors devront offrir aux États et leurs populations actives. Il existe plusieurs projets d’envergure en instance de réalisation comme le Corridor de la Route Transsaharienne (RTS), qui est l’un des neuf principaux corridors autoroutiers transafricains (TAH) actuellement développés par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Union africaine (UA), la Banque islamique de développement (BID) et la Banque africaine de développement (BAD), avec le soutien d’autres organisations régionales et internationales et instituts de développement (comme la Banque arabe pour le développement économique en Afrique ou BADEA et la CNUCED.
Le corridor RTS est l’un des plus anciens corridors routiers transnationaux d’Afrique et aussi l’un des plus complets : il a été proposé en 1962 et la construction de certaines de ses sections sahariennes a démarré dès les années 1970. Le corridor RTS relie l’Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie (trois pays portuaires et trois pays sans littoral). Doté d’une colonne vertébrale (axe principal) nord- sud longue de 4 500 km, le corridor relie les ports d’Alger et de Lagos en traversant l’Algérie, le Niger et le Nigeria. Un réseau de 4 600 km de routes secondaires desservant la Tunisie, le Mali, Niamey (au Niger) et le Tchad est considéré comme une partie intégrante du corridor routier transsaharien. Le corridor RTS est goudronné (asphalté) à près de 80 %. La branche tunisienne dessert les ports de Tunis et de Gabès.
La Banque africaine de développement a mobilisé 50 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures
Les investissements majeurs dans les corridors régionaux africains constituent un pilier essentiel des stratégies qui seront au centre des discussions lors des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement qui se tiennent à Abidjan du 26 au 30 mai prochains sur le thème : « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement».
En transformant ces axes routiers et ferroviaires en artères économiques vitales, le continent mobilise l’un de ses capitaux les plus précieux : sa position géographique et sa capacité à créer des marchés intégrés. Ces corridors désenclavent non seulement les économies nationales, mais valorisent aussi les immenses ressources naturelles et agricoles actuellement sous-exploitées, faute d’accès aux marchés, rapporte une étude interne de l’institution financière.
Avec plus de 50 milliards de dollars investis dans les infrastructures au cours de la dernière décennie, la Banque est devenue le premier bailleur de fonds multilatéral dans ce domaine en Afrique.
Grâce aux interventions de la Banque dans les infrastructures, 121,2 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès aux transports. Cette réussite reflète l’approche stratégique du Groupe de la Banque africaine de développement visant à réduire les obstacles aux transports qui ont historiquement entravé l’intégration économique et l’accès aux services essentiels sur tout le continent.
Des conclusions et recommandations sont également attendues des principaux participants et partenaires qui devront mettre en avant le corridor comme laboratoire panafricain de co-développement et lancer un appel à la coopération bilatérale et Sud-Sud pour concrétiser la vision.
Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)