
Dans le marigot ivoirien trouble, les rivalités entre les trois familles de crocodiles (l’alligatoridae, le crocodylidae et le gavialidae) font déborder la lagune Ebrié jusqu’aux abords de la Teranga avec des reflux qui dévoilent les intentions clivantes de certains ultra- pro Ouattara qui activent des médias pour liquider de potentiels prétendants à l’instar de l’opposant charismatique Guillaume Kigbafori SORO. Confidentiel Afrique clarifie.
Le vendredi 9 mai, « Africa intelligence” révélait que “Guillaume Soro et l’ancien chef d’État sénégalais Macky Sall, reclus dans sa cossue villa de Marakech ( Royaume du Maroc) se sont entretenus mi-avril dernier, afin d’évoquer une reprise du dialogue entre l’opposant en exil et le président Ouattara.” Du toc.
Le démenti, cinglant, vient du responsable de la Communication de l’ancien Premier ministre ivoirien et ancien Président de l’Assemblée nationale qui écrit dans un communiqué parvenu à Confidentiel Afrique, que “M. Guillaume Kigbafori Soro tient à dénoncer avec la plus grande fermeté la publication malveillante du site Africa Intelligence, intitulée « Guillaume Soro sollicite l’aide de Macky Sall pour renouer avec Alassane Ouattara ».”
Moussa Touré, bien connu dans le paysage médiatique ivoirien comme un grand professionnel, s’insurge : “ce site, notoirement hostile à M. Soro et favorable à M. Ouattara, s’est déjà illustré par une série d’articles relevant de la manipulation de l’opinion. Pour le journaliste émérite, engagé avec conviction auprès de Guillaume Kigbafori Soro en décidant de le suivre dans son exil forcé depuis 2019, “l’article d’Africa Intelligence s’inscrit dans une campagne d’écrits manifestement orientés, visant à discréditer M. Guillaume Kigbafori Soro au profit de M. Alassane Ouattara, dont le régime chancelle aujourd’hui sous le poids de son obstination à briguer un quatrième mandat illégal.”
Guillaume Kigbafori Soro dément catégoriquement les allégations contenues dans cet article et son équipe affirme que “la vérité est simple et connue : M. Soro dispose du numéro personnel de M. Ouattara et peut le joindre directement s’il le souhaite, comme ce fut d’ailleurs le cas en mars 2024 – un fait que l’article lui-même reconnaît.” Le communiqué cinglant déclare que “cette publication relève donc d’une tentative de manipulation destinée à semer le doute dans l’opinion et à affaiblir le moral d’une opposition ivoirienne qui, contre vents et marées, retrouve aujourd’hui son unité dans la confiance et la détermination. Elle constitue une opération de diversion, maladroitement orchestrée pour détourner l’attention du véritable débat : le refus catégorique du peuple ivoirien de cautionner une nouvelle violation de la Constitution par M. Ouattara.”
Une évidence de taille: l’élection présidentielle ivoirienne qui s’annonce est marquée par des stratégies d’élimination de rivaux sérieux au pouvoir en place. Le principal, Tidjane Thiam, est déclaré inéligible le rayant des listes électorales le 22 avril 2025 pour une histoire incongrue de nationalité. Sa candidature, portée par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est soutenue par une grande majorité de la classe politique ivoirienne.
Stratégies »nauséabondes » de liquider de potentiels adversaires
Le cas Thiam ne fait pas figure d’exception. D’autres opposants emblématiques sont également absents de la liste électorale : l’ancien Président, Laurent Gbagbo, radié en raison d’une condamnation judiciaire ; son ex-ministre Charles Blé Goudé ; et l’ancien Premier ministre et candidat déclaré, Guillaume Soro, toujours en exil. Tous ont été exclus pour des motifs juridiques que leurs partisans dénoncent comme instrumentalisés.
Pour M. Soro, il ne saurait être question d’accepter une exclusion injuste, arbitraire et politiquement motivée. Son équipe de campagne “tient à souligner le manque de professionnalisme flagrant d’Africa Intelligence, qui, au lieu de vérifier ses sources ou d’interroger les équipes de M. Soro, s’est contenté de relayer des affirmations invérifiables, à la solde de réseaux bien connus. Ce comportement révèle la nature propagandiste de cette publication, dont les liens avec certaines officines étrangères et le palais d’Abidjan sont désormais notoires.”
En conséquence, cet article est qualifié de “fake news intentionnelle, vraisemblablement commanditée pour servir les intérêts d’un pouvoir aux abois, en perte totale de légitimité.”
A noter que la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle de 2025 doit être publiée le 20 juin prochain. Le président Alassane Ouattara qui pourrait se représenter pour sa succession se donne le temps d’écarter tous les concurrents avant de se déclarer ou de laisser la place à un autre candidat du RHDP qui avec un boulevard ouvert vers le Palais présidentiel. Un autre complot « sordide » s’ouvre contre Guillaume SORO, que l’on présente comme étant l’un des prétendants les plus sérieux pour succéder à Alassane Dramane Ouattara, même dans son exil à l’étranger.
Par Oussouf DIAGOLA à Paris (Confidentiel Afrique)
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