Selon les informations diffusées lors du sommet du Collège des chefs d’État de l’AES à Bamako le 23 décembre dernier, le processus de constitution des équipes est en phase opérationnelle. Il est attendu que des experts sahéliens, notamment ceux ayant exercé dans des institutions régionales comme la BIDC (CEDEAO) ou la BOAD, soient sollicités pour diriger l’institution. Confidentiel Afrique dresse en primeur les portraits robots qui sont dans les tuyaux pour piloter le cockpit de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement de l’AES ( Alliance des États du Sahel). Exclusif
Comme le siège est au Mali, la tradition diplomatique voudrait que la direction revienne à un Burkinabè ou un Nigérien. Des profils comme Mamadou Diakité (expert en financement de projets) ou d’autres directeurs de département à la BOAD sont souvent cités pour leur connaissance des mécanismes de levée de fonds.
Profilage pointu des potentiels prétendants dans les tuyaux
En attendant l’enregistrement officiel des statuts de la BCID-AES validés à Bamako le 23 décembre 2025 et l’annonce officielle qui pourrait intervenir juste après les fêtes de fin d’année, une short-list, apprend en exclusivité Confidentiel Afrique de sources proches du dossier, aurait été déposée ce week-end sur le bureau d’Aboubakar Nacanabo, ministre burkinabè de l’Économie et des Finances dont la présidence de la nouvelle institution financière du Sahel reviendrait. Sauf changement majeur.
Le Burkina est doté, en effet, d’un vivier de banquiers de haut niveau, dont beaucoup occupent ou ont occupé des fonctions clés au sein d’institutions régionales (BCEAO, BOAD, BIDC). Pour la BCID-AES, le profil recherché est celui d’un technicien capable de naviguer entre la rigueur bancaire et la vision politique de souveraineté de l’Alliance. Il s’agit entre autres de Lassiné Diawara, une figure emblématique du monde des affaires et de la banque au Burkina. Ancien président du Conseil d’administration de la BOA (Bank of Africa) Burkina, il tient un réseau international balèze pour crédibiliser cette nouvelle institution, presque prête à être opérationnelle. Des informations crédibles exclusives parvenues à Confidentiel Afrique, renseignent que des noms sont les tuyaux. Il s’agit de Mohamed SIMPORÉ, récemment nommé à la tête de la BICEC au Cameroun. Ce banquier burkinabè chevronné est le type de profil « exportable », présenté comme un spécialiste du domaine pur jus et surtout respecté. Selon nos informations, l’AES manoeuvrerait pour le décrocher en vue de lui confier les clés de l’institution financière de souveraineté.
« Le premier président de la BCID-AES ne sera pas seulement un banquier, il devra être un « banquier de combat » capable d’opérer hors du système CFA, si la transition monétaire s’accélère, d’attirer des investisseurs non traditionnels (Brics, fonds souverains du Golfe) et surtout de transformer 500 milliards de FCFA de capital en leviers pour des dizaines de projets d’infrastructures” commente, sous l’anonymat un cadre de banque malien qui explique que le directoire autour des trois ministres de l’Économie et des Finances sera constitué de deux vices présidents par pays (Mali, Burkina et le Niger).
Par ailleurs, on apprend d’ores et déjà que pour le Mali, l’un de vices présidents serait un ancien Pdg de la première banque malienne, là BDM-SA en la personne d’Ibrahima N’Diaye, un manager des risques, formé à la rigueur d’HEC Paris et de l’ENA de Bamako. Ibrahima N’Diaye occupera le poste stratégique de Vice-Président chargé des Finances de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement de l’AES (BCID-AES).
Par Oussouf DIAGOLA et Chérif Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)


