Le « sulfureux » Camerounais Ferdinand Ngon Kemoum, DG du groupe Oragroup, maison mère d’Orabank, a été reçu à Abu Dhabi par le président Mahamat Idriss Déby Itno, en marge de la table ronde du gouvernement tchadien qui cherche à lever des financements massifs pour impulser son Plan national de développement (PND). Le grand show du groupe bancaire ORABANK a frelaté les vannes et crée l’onde de choc chez les investisseurs solvables.
Le président Mahamat Idriss Déby Itno Alias KAKA a mobilisé assurément la grosse artillerie. Très médiatisée, cette table ronde du gouvernement tchadien qui a réuni à Abu Dhabi, autorités, bailleurs de fonds, hommes d’affaires et dirigeants d’entreprises autour du financement du Plan national de développement du Tchad (PND) masque pourtant une réalité inquiétante : derrière les sourires et les selfies, un visiteur inhabituel a fait irruption dans les appartements privés aménagés du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno; le banquier Camerounais Ferdinand Ngon Kemoum, patron du groupe Oragroup. Que cherchait-il, alors que sa banque est entrée dans une métastase très avancée. Son acheteur annoncé en grandes pompes Vista Bank du burkinabè Simon Tiemtoré a jeté l’éponde comme le révélait en exclusivité Confidentiel Afrique les mois derniers. Ferdinand Ngoh est venu les poches trouées et vides, incapable d’apporter un financement concret pour le pays, glisse une source autorisée à Confidentiel Afrique. Entre le régime Mahamat Idriss Déby Itno Alias KAKA et le groupe Oragroup, c’est un long fleuve agité, depuis l’affaire de la tristement célèbre SHT (Société des Hydrocarbures du Tchad) du « puissant » ex- proche collaborateur du président tchadien Idriss Youssouf BOY, en disgrâce aujourd’hui au palais de NDjaména. Pourquoi, subitement le « veinard » Ferdinand Ngoh Kemoum refait surface aux côtés du président Mahamat Idriss Déby ?
« Sous sa direction, Orabank traverse une crise majeure: liquidités limitées dans plusieurs filiales, échec du rachat par Vista Bank, rejet du plan de restructuration par la BCEAO, et contentieux financiers en accumulation. Malgré un bénéfice net de 18 milliards FCFA au premier semestre 2025, Fitch Ratings dégrade le groupe en “RD” (Restricted Default), signalant un défaut partiel et une fragilité persistante » écrivait Confidentiel Afrique début juillet 2025.
À Abu Dhabi, Ferdinand Ngon Kemoum a surtout offert images et promesses, sans garanties financières réelles pour le PND, souffle une source crédible. Pour le Tchad, confier des projets stratégiques à une banque fragile pourrait compromettre la mise en œuvre des investissements nationaux.
Le message est clair : le Tchad mérite des partenaires solides, capables de transformer les selfies en actions concrètes en lieu et place d’Orabank qui devra plutôt conjurer la « malédiction »qui hante l’institution financière tous azimuts. Ferdinand Ngoh avec ce tête-à-tête avec l’homme fort de NDjaména n’a dû vendre que du vent aux autorités tchadiennes. Derrière les canapés et les tapis dorés d’Abu Dhabi, la seule urgence qui s’impose est de sortir le Tchad du gouffre abyssal qui le tenaille.
Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)


