Tel un fil d’Ariane, Assane Soumana est un passionné du journalisme contemporain. Il l’est dans son âme avant de l’exercer. Comme l’ont souvent et si bien dit les aînés. Au Niger, son pays natal, son nom est une signature respectée et adulée dans le milieu médiatique. Son statut de journaliste à l’ONEP ( Office National d’Édition et de Presse) dont l’employeur est l’État, ne transperce pas sur la qualité et l’objectivité de ses articles. Un grand art dans la restitution des faits qui régentent les agrégats du métier d’informer les citoyens.
Assane Soumana n’est pas un anesthésiste de l’actualité, ce journaliste friand d’épier les scandales aux relents sulfureux passant des potins-glamour aux malversations financières.
Ce n’est pas son dada. Chez lui, c’est plus faire dans l’orthodoxie rigoriste et préserver le modèle fort du journalisme adossé sur l’objectivité des contenus et la qualité de l’écriture. D’un abord simpliste, doublé d’un instinct de curiosité en permanence, l’infatigable Assane, jette son regard sur les écuries politiques du pays et leurs soubresauts et trempe sa plume, depuis une trentaine d’années.
Une vigie de l’orthodoxie du métier
Assis confortablement dans son bureau sobre, une pile de journaux sur sa table pour sa revue de presse, yeux rivés sur l’ordinateur, Assane Soumana, l’enfant de Louloudjé (département de Boboye) officie comme Directeur de la rédaction et des Centres régionaux à l’Office National d’édition et de Presse (ONEP). Son parcours est atypique. Il s’est forgé dans la transpiration, la patience et l’humilité. Assane est un produit du «coaching», pour emprunter le vocable du jargon.
Après une Licence ès Lettres Moderne, le jeune Assane avait la possibilité de devenir Officier de police au compte du Ministère de l’intérieur, mais il optât pour le journalisme. C’était du temps de la programmation. Dès son intégration à l’ONEP au début des années 90, Assane Soumana s’est exercé à rédiger des faits divers. Un genre journalistique accompli avec lequel plusieurs grands noms du paysage médiatique africain ont taquiné. L’écrivain et journaliste Amadou Ousmane reste un personnage emblématique pour le journaliste Assane. Cette icône a guidé ses pas à fertiliser sa plume.
Au fil des ans, Assane prend du coffre. Les assidus lecteurs du quotidien d’État Le Sahel découvrent sa plume, alerte et incisive. Il se fait un nom. Sans prendre la grosse tête, il côtoie célébrités politiques, diplomatiques, culturelles et décideurs financiers du monde.
Dans ses pérégrinations, l’homme de média qu’il est, a toujours tenu compte des exigences du métier. Celles de livrer l’information non «pollueuse» au public. Alliant le sacerdoce du bon journaliste et de l’écriture digeste de qualité. L’on se rappelle de la légendaire couverture sur l’affaire du détournement à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, d’un avion de la Compagnie de Nigeria Airways avec à son bord 128 passagers. Nous étions
en 1994. Sa notoriété grandit. Aujourd’hui, aux yeux de la jeune génération, il est une référence. Une sorte de bibliothèque du temps et des faits. Assane leur rend bien ce compliment. À 50 berges consumées, marié et père de six enfants, Chevalier de l’Ordre du Mérite du Niger, il se plaît à glisser à ses visiteurs: «je dois toute mon ascension sociale à ce métier». Assane, continue à servir tout ce monde qui te lit, sans même te connaître ou te voir.
Par Ismael AIDARA
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