Un plan Marshall à l’Africaine se met en place. Un véritable tandem à quatre (AfroChampions, Union africaine, Afrieximbank, CEA ) est monte en première ligne pour apporter des réponses globales et coordonnées à la pandémie du Covid-19. Avec en prime, la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes liés au commerce et à l’investissement qui partent de l’Afrique vers les Africains. Les chaînes de valeur et d’approvisionnement mondiales, régionales et nationales essentielles, qui sont le moteur du commerce international, n’ont pas été épargnées. L’OMC prévoit le pire scénario d’une baisse de 32% du commerce mondial. L’impact qui en résulte sur la croissance économique globale doit être considérable. Des estimations prudentes suggèrent que jusqu’à 1% du PIB mondial devrait être essuyé, ce qui représente environ 1 billion de dollars américains de revenus perdus. Sur le continent, la situation sera plus désastreuse. Les estimations initiales de la CEA suggèrent que l’Afrique connaîtra une baisse immédiate de la croissance du PIB de 3,2% à 1,8% en 2020 en raison de Covid-19, mais avec un impact négatif supplémentaire si Covid-19 n’est pas contenu à court terme.
Ce ne sont pas que des statistiques. Avec la fermeture des frontières et les restrictions à la circulation des personnes et des biens, la pandémie impose un véritable tribut humain à la paralysie des activités commerciales, économiques et sociales essentielles. Les pertes d’emplois mondiales attribuables à la crise se chiffrent en millions et les gouvernements sont sous pression pour concevoir une stratégie d’atténuation d’un genre que le monde n’a jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les États membres de l’Union africaine confrontés à des défis de développement multiformes courent le risque d’une agonie prolongée en raison de ces perturbations. Venant du fait de la baisse des prix des matières premières, de la montée du protectionnisme et de l’accroissement du fardeau du service de la dette, la crise menace d’annuler des décennies de gains.
Il est donc nécessaire que les institutions et les gouvernements africains réagissent de manière coordonnée et sans précédent en matière de politique économique et commerciale afin de garantir que les pires impacts de la pandémie soient atténués et de se positionner pour l’inévitable restructuration économique post-pandémique. En particulier, la pandémie et les défis qui en découlent dans l’approvisionnement en fournitures et équipements médicaux essentiels ont mis en évidence les lacunes critiques des capacités de production et de fabrication de l’Afrique, ainsi que la nécessité de créer des chaînes de valeur et d’approvisionnement nationales, régionales et continentales.
Les États membres de l’Union africaine doivent donc résister à la tentation d’adopter des mesures et postures nationalistes et protectionnistes, imposant des restrictions au commerce et perturbant les chaînes de valeur et d’approvisionnement, mais doivent plutôt chercher à coordonner les réponses et les mesures régionales et continentales pour relever les défis sanitaires et économiques. Les stratégies de mise en commun et intégrée des intrants industriels intermédiaires, par exemple, ne sont plus académiques; ils sont un élément indispensable de l’impératif urgent. Il en va de même de la nécessité de reconnaître les opportunités offertes par la coopération pour exploiter la résilience probable du commerce des services alors même que le continent s’efforce de soutenir les niveaux actuels du commerce transfrontières de marchandises.
A cet égard, l’AfCFTA doit être l’initiative de ralliement pour stimuler la reprise économique après la pandémie et le renforcement des chaînes de valeur et d’approvisionnement nationales, régionales et continentales africaines.
En plus des initiatives en cours, telles que la création du Fonds de réponse Covid-19 de l’Union africaine et la nomination par le président de l’Union africaine, S.E. Cyril Ramaphosa, président de la République d’Afrique du Sud, d’envoyés spéciaux, pour mobiliser un soutien économique international pour la lutte continentale contre le COVID-19, la Commission de l’Union africaine, Afreximbank, l’UNECA et l’AfroChampions Initiative lancent un appel à l’action en faveur des pays africains Les États membres et les institutions de l’Union, y compris les instituts de recherche, les think tanks, les institutions financières, les entreprises et le monde universitaire, doivent élaborer une réponse concertée et coordonnée en matière de commerce et d’investissement à la crise du COVID-19, en s’appuyant sur la ZLECAf comme outil de développement des accords nationaux, régionaux et les chaînes de valeur et d’approvisionnement continentales, ainsi que le moteur de la reprise économique, de la croissance et du développement après la pandémie.
L’Afrique a tout ce qu’il faut pour sortir de cette pandémie si elle reste concentrée sur la valeur de l’autosuffisance collective à travers le commerce intra-régional sous les auspices de la ZLECAf.
S.E Albert Muchanga le commissaire Département du commerce et de l’industrie AUC Benoît Okey Oramah Président et président du conseil Afreximbank William Lugemwa Directeur Division du développement et des finances du secteur privé UNECA.
Paulo Gomes Coprésident Initiative AfroChampions
Par Confidentiel Afrique
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