Alors que le pays ne cherchait que la somme de 2850 milliards de FCFA pour financer le gap de son plan d’action prioritaire (PAP) 2019-2023, ses partenaires financiers et techniques cassent la tirelire en mobilisant le triple du pactole escompté. Ces sommes pharaoniques et ces engamentd inédits ont fini de déclencher une euphorie jubilatoire qui semble voiler les vrais problèmes des Sénégalais, qui se demandent où ira finalement cet argent.
Le 8ème groupe consultatif pour le Sénégal tenu à Paris ce 17 décembre 2018 a permis au gouvernement sénégalais d’obtenir des financements d’un montant de 7356 milliards de FCFA dans le cadre du financement de la 2nde phase du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Cette énorme manne financière par rapport aux premières estimations du gouvernement s’inscrit dans l’inédit. Un regard interpellatif s’impose face à cette soudaine attraction d’investissement vers un État qui figure parmi les 25 pays les plus pauvres au monde.
La marque d’une signature pétrolifère
Le passage devant les bailleurs de fonds internationaux de la délégation sénégalaise à Paris lors de ce groupe consultatif, n’était que pure formalité. Tout était réglé d’avance. En effet, même le ministre des finances, Amadou Ba, savait bien que ce n’était qu’un safari de plus. Selon nos informations, l’écosystème était déjà préparé à la suite des tractations dans les hautes sphères du lobbying financier international. Les maîtres créanciers du monde avaient déjà installé le tapis rouge pour le gouvernement sénégalais aux vestes parfumées et au sourire majestueux. Qu’est ce qui justifie cette attraction de financement ? Le Sénégal est détenteur d’un potentiel de gisement de plus d’un milliard de barils dans le bloc « Sangomar profond ». En 2021, les premières gouttes de pétrole surgiront des blocs offshores au large des côtes sénégalaises. Ce qui aiguise évidement, les appétits des bailleurs de fonds et des multinationales étrangères en quête de débouchés. La dette sera remboursable quoi qu’il advienne ! L’euphorie à la course aux engagements de financements est passée par là! Mais le gouvernement du Sénégal brandit et met en avant la crédibilité d’une signature en dépit de la situation de tensions budgétaires que connaît l’État du Sénégal.
La bonne gestion des finances publiques
Lors de ce groupe consultatif à Paris, le président Macky Sall a promis une utilisation «efficace et efficiente» de cette manne financière de 7356 milliards de FCFA récoltée. Un engagement salutaire. Cependant, qu’en est-il du bilan de la première phase du PSE ? Quel est son impact sur la vie des populations?Des questions qui méritent d’être élucidées surtout à deux mois de l’échéance présidentielle. Aujourd’hui au regard des faits et du vécu des populations, la situation économique du pays se dessine toujours sur un tableau sombre malgré quelques avancées notées. Les urgences demeurent et le périmètre de gestion prudentielle s’éloigne. D’où le pari d’une gestion lucide et crédible au profit des millions de citoyens sénégalais.
Par FM avec Confidentiel Afrique
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