La 5ème édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient dans la capitale sénégalaise n’a pas vu la participation du President de la Commission de l’Union africaine. Raison: l’agenda du Tchadien Moussa Faki Mahamat ne le permettait pas d’y prendre part. Outre l’absence de ce poids lourd qui déploie à fond la machine diplomatique en tandem avec l’homme fort de Kigali, par ailleurs Président en exercice de l’Union africaine, Paul Kagamé, les Chefs d’État des pays du G5 Sahel n’ont pas aussi fait le déplacement de Dakar. Selon des sources diplomatiques autorisées, le Président malien, Ibrahim Boubacar KEITA, a préféré zappé l’événement pour se rendre à Rennes (République de France) pour la commémoration de la première guerre mondiale (1914-1918), aux côtés du Chef de l’État français, Emmanuel MACRON et d’autres hauts dignitaires du monde, en hommage aux tirailleurs sénégalais. Pourquoi cette préférence française à celle de Dakar, où discutent experts et chercheurs sur des questions de paix, de sécurité et de développement? Idem pour Deby Itno, Marc Christian Kaboré, Issoufou Mahamadou et Ould Abdel Aziz, qui ont marqué leurs absences. Seul le locataire du State House, le Président gambien Adama BARROW s’est tapé un petit safari au CICAD. À l’évidence, si beaucoup de diplomates africains aguerris estiment que le gouvernement sénégalais joue trop solitaire sur recommandation de Paris, dans la formulation de cette problématique, Dakar lui resterait irréprochable dans les contenus du raout. Un officiel sénégalais, a révélé à Confidentiel Afrique, que cet événement revêt une dimension symbolique et reste avant tout une affaire entre experts et chercheurs de la question sécuritaire. Pas de fétichisme solennel en la circonstance. Encore moins une messe de Chefs d’État. Peut-être que c’est cette posture ou cette incompréhension dans l’approche du forum qui constitue le pêché diplomatique. Selon des sources crédibles parvenues à Confidentiel Afrique, l’État du Sénégal, malgré le soutien financier de la France versait la bagatelle de 3 milliards de FCFA au titre de sa contribution à l’organisation du Forum, sous l’autorité d’alors du ministre sénégalais Cheikh Tidiane GADIO. Depuis le départ de ce dernier, l’État du Sénégal s’est retourné vers d’autres puissances comme le Qatar, pour le soutenir dans l’organisation.
La nécessité de l’union
Dans un contexte de globalisation, des phénomènes comme le terrorisme sont devenus une menace planétaire. La paix et la sécurité relèvent aujourd’hui d’une question de survie collective. Autrement, s’unir ou périr.
Comment peut-on organiser un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique sans une implication active et officielle de l’union africaine ou même des Présidents du G 5 Sahel? Le faire, là n’est pas le problème, mais ressemble aux yeux de certains spécialistes à une farce sur la paix et la sécurité. « L’Afrique devra discuter de ces questions dans un cadre de réflexion crédible, de dimension continentale » commente ce diplomate africain.
L’Algérien Smail Chergui, Commissaire en charge de la paix et sécurité de l’Union africaine qui appelle de ses voeux les africains à faire bloc afin de régler ensemble les problèmes sécuritaires auquel fait face le continent africain ne dira pas le contraire.
Par Ismael AIDARA et FM
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