Avec un score confortable, Azali Assoumani remporte donc le scrutin avec 60, 77% des voix. Il est suivi de loin par son principal challenger, l’avocat Ahamada Mahamoudou soutenu par l’un des principaux partis d’opposition, Juwa.
Peu après l’annonce des résultats, Azali Assoumai s’est rendu à son QG de campagne ou l’attendaient des centaines de ses partisans.
Cris de joie, embrassades, chaudes poignées de main, selfies et flash de photographes pour immortaliser ces instants, l’enthousiasme se lisait sur les visages de ses militants qui, malgré une chaleur torride, ont attendu pendant de longues heures le moment de la délivrance.
Accompagné de son épouse et visiblement heureux, le président réélu, s’est offert un bain de foule avant de regagner ses proches.
Recours
Excluant tout recours à la violence, l’opposition visiblement déçue, a menacé d’utiliser tous les moyens légaux pour contester les résultats.
«Les incidents notés comme le saccage des urnes ne sont pas de nature à remettre en cause le processus électoral. », a relativisé Mohamed Daoud, le ministre de l’intérieur en charge des élections peu avant la publication des résultats.
Défis gigantesques
Au cours des dernières années, Azali Assoumani a fait de la relance de l’énergie une de ses priorités, mais les défis restent énormes dans le domaine de la gouvernance, de l’économie, de la santé et de l’éducation.
D’ailleurs, selon un expert, la situation économique de 2018 a été marquée par des «mesures volontaristes de relance de la production d’électricité » mais beaucoup reste à faire dans l’amélioration de la gestion des finances publiques.
Dans un pays ou 65 % des jeunes ont également moins de 25 ans, le nouveau président devra aussi batailler ferme pour offrir à cette frange de la population de meilleures perspectives.
Globalement, le taux de chômage dans l’archipel s’établit à 24,8% au plan national, avec un niveau record à Ndzuwani (40,7%), contre 26,2% à Mwali, 18,3% à Moroni et seulement 7,1% dans le reste de Ngazidja.
La reconstruction de l’hôtel Galawa et le développement du secteur touristique de manière générale permettront, sans doute, d’offrir de l’espoir à des milliers de jeunes qui arrivent chaque année dans le marché de l’emploi.
Le président devra aussi engager de vastes chantiers pour redorer le blason du monde rural qui, selon l’Institut national de la statistique est deux fois plus touché par la pauvreté.
L’Union des Comores cherche aujourd’hui à sortir d’une longue période d’instabilité marquée par des crises politico-militaires.
Par l’Envoyé spécial de Confidentiel Afrique à Moroni, Mamadou Moussa BA
RSS